Correspondance : «Le candidat à la prochaine présidentielle Karim Wade a mis à profit la venue à Saint-Louis d’une délégation du Pds, dépêchée par le Président Abdoulaye Wade pour présenter, à son tour, ses condoléances à la famille du jeune pêcheur de Guet-Ndar abattu, en haute mer, par les garde-côtes mauritaniens».C’est en ces termes que son émissaire, Mayoro Faye, a expliqué l’acte posé par l’ancien pensionnaire de la prison de Rebeuss. «Karim Wade pose ainsi les jalons de sa future démarche quand il sera de retour au pays», a-t-il poursuivi. Dans la foulée, Mayoro Faye, à la tête d’une forte délégation de libéraux venus des quatre coins du département de Saint-Louis, a précisé que «Karim Wade a voulu apporter un appui financier et moral à la famille éplorée», a-t-il argumenté. «Mais notre regret est de constater que la situation difficile de la famille du jeune Fallou Sall, 18 ans, n’émeut personne. La famille souffre dans l’indifférence totale. Aucune autorité n’est encore venue au chevet de la famille», tonne le partisan de l’ancien ministre du ciel et de la terre. «D’ailleurs, le candidat Karim Wade nous instruit d’annoncer qu’il va continuer à suivre et à appuyer la famille de Fallou Sall», a certifié Mayoro Faye entouré des autres libéraux qui ont fait le déplacement de la Langue de barbarie.
Par ailleurs, la délégation représentant le candidat Karim Wade n’a pas manqué de pointer du doigt les autorités étatiques «qui sont responsables de la tuerie en haute mer. C’est parce que les pouvoirs publiques ont minimisé le problème et ont été incapable de lui trouver une solution que ce drame est survenu. Nous estimons que la mort du jeune Fallou Sall doit être le point de départ de l’ouverture de négociations sérieuses entre les chefs d’Etat du Sénégal et de la Mauritanie». En outre, visiblement outrés par les difficiles conditions d’existence des populations de Guet-Ndar et de la Langue de barbarie, Mayoro Faye et ses camarades ont dénoncé, avec l’énergie du désespoir, «la non-réaction aux allures d’incompétence du Président Macky Sall et de son gouvernement». «Aujourd’hui, le Président Macky Sall doit savoir, qu’à l’image du pays, la Langue de barbarie est confrontée à de réels problèmes de survie. Par conséquent, nous l’invitons à prendre le problème de la Langue de barbarie à bras le corps», ont-t-ils fini par lâcher sous forme de boutade, avant de remettre une enveloppe de 300 000 Fcfa à la famille du défunt.
Gabriel BARBIER