Tous unis, les syndicats des travailleurs affiliés à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) ont battu le macadam, hier.
Ce, pour crier leur râle-le-bol, exiger la matérialisation des accords signés avec le gouvernement et le respect de la dignité des employés.
Comme promis, les syndicats de travailleurs affiliés à la Cnts ont tenu, hier, une grande marche, de la Place de la Nation (ex-Obélisque) jusqu’à la Rts. Arborant des brassards, des tee-shirts et foulards rouges, ils ont laissé éclater leur colère pour dénoncer leurs difficiles conditions de vie et de travail. «Le salaire minimum interprofessionnel (Smic) n’a pas varié depuis 1996, cela fait 21 ans aujourd’hui. Les salaires conventionnels de base et les salaires minimum également n’ont pas évolué depuis 2009. Or, les travailleurs ont besoin d’avoir une vie digne, de vivre décemment et ils ne peuvent le faire qu’à partir d’un salaire décent», martèle Mody Guiro, Secrétaire général de la Cnts. Pour ce dernier, dans les secteurs de l’éducation et de la santé, régulièrement chaque année, des revendications, des grèves et des perturbations sont notées. Et cela n’est causé que par un seul élément, notamment le mode d’indemnisation dans la fonction publique. Un système que, selon lui, il faut revoir pour arriver à ce que les accords signés avec les partenaires sociaux comme les syndicats d’enseignants et de la santé soient respectés. Mais, souligne-t-il, ce respect suppose qu’il y ait des rencontres régulières et des périodes d’évaluation entre le gouvernement et les syndicats, gages d’une pérennisation de l’environnement social.
A l’en croire, la convention nationale interprofessionnelle a été négociée par la Cnts. Et il est temps de revoir cette convention, de la modifier, intégrer les nouveautés et de tenir compte des changements. Lesquels sont liés aux corps nouveaux, emplois nouveaux et au système de rémunération. «Dans certaines entreprises privées, les patrons ne respectent pas les droits des travailleurs. Ils les bafouent quotidiennement et ils ne veulent pas que les gens mettent le doigt sur ce qui est de leur droit. Et le droit primaire, c’est d’avoir la possibilité de désigner un représentant des employés qui sera l’interlocuteur avec le directeur», regrette le patron de la Cnts. Avant d’ajouter : «Les élections des délégués sont refusées et si les délégués sont élus, les patrons les licencient. S’ils vont en justice, ils ont gain de cause mais les patrons ne respectent pas le droit qui a été dit. Dans certaines boites, ce sont des situations de transition qui ne finissent jamais. C’est ce qui se passe au Crédit mutuel du Sénégal. Des sociétés publiques sont liquidées et l’Etat n’indemnise personne».
Samba BARRY
& Ali Abdoulhamid
(Stagiaire)