Comme il fallait s’y attendre, les concertations sur le processus électoral présidées par Seydou Nourou Ba ont fini hier en queue de poisson.
Et pour cause, les partis de l’opposition ont boudé la table de la concertation suite au diktat de Benno qui leur a imposé le système du parrainage à la prochaine présidentielle. La balle est maintenant dans le camp du président de la République qui décidera en dernier ressort.
Seydou Nourou Ba risque de continuer les concertations sur le processus électorale avec comme interlocuteurs le plénipotentiaire de Benno et quelques partis se disant non alignés mais plus proches de la majorité que de l’opposition radicale. En effet, hier, à la reprise des débats suite à la suspension après le désaccord sur le parrainage, l’opposition a tout simplement boudé définitivement les concertations. Et pour cause, la majorité n’entend pas revenir sur sa volonté de voir le système du parrainage appliqué à la prochaine présidentielle. Une décision que rejette catégoriquement l’opposition refusant même d’évoquer cette question à plus forte raison en débattre. Pour sauver la situation, la société civile été appelée en arbitre. Mais malheureusement, constatent les plénipotentiaires de l’opposition, «la société civile s’est rangée du côté de la majorité en appuyant le système du parrainage. Alors dans ces conditions, nous avons décidé de quitter la salle car nous ne pouvons pas dialoguer sur cette question. On estime que c’est une manière d‘offrir à Macky Sall l’occasion de sélectionner ses adversaires à la présidentielle, pire cela consacre la mort des partis politiques», souligne un plénipotentiaire de l’opposition. Une autre source ayant pris part à ces concertations regrette le parti pris de la société civile qui devrait servir d’arbitre. «Nous sommes quand même déçus par l’attitude de la société civile qui s’est montrée partisane en appuyant la position de Benno Bokk Yaakaar sur le parrainage. L’argument servi est de dire que sans le parrainage, nous risquons d’assister à une pléthore de candidatures comme aux dernières élections législatives. Nous constatons maintenant que cette société civile est plus proche de la majorité que de la neutralité qu’elle devrait incarnée en pareilles circonstances», regrette un plénipotentiaire de l’opposition.
Face à ce dialogue de sourds, la balle est maintenant dans le camp du président de la République qui doit décider en dernier ressort. Et si le système du parrainage passe, beaucoup de futurs candidats à la présidentielle risquent de revoir leurs prétentions. Car, même investis par un parti légalement constitué, il leur faudra collecter l’équivalent de 1 % des inscrits sur le fichier électoral dans six régions du Sénégal. Soit environ 60 000 signatures au lieu de 10 000 comme exigées au départ aux candidats indépendants.
Georges Nesta DIOP