Le système de parrainage des candidats à la prochaine présidentielle risque d’être la pomme de discorde qui va définitivement signer la fin des concertations autour du fichier électoral.
Hier, l’opposition qui ne veut pas entendre parler de cette proposition a boudé la séance. Et pour sauver les meubles, Seydou Nourou Ba a proposé la médiation de la société civile. Seulement l’opposition n’entend pas lâcher du lest sur la question.
Les concertations autour du processus électoral, conduites par Seydou Nourou Ba, ont encore été suspendues hier. Et ce, pour au moins trois jours. Et pour cause, le fameux système du parrainage proposé par la mouvance présidentielle a été systématiquement rejeté par l’opposition qui estime qu’il ne saurait même pas y avoir débat. Et pour sauver les meubles, il a été proposé que la question soit soumise à l’appréciation de la société civile pour arbitrage. C’est ainsi que les «arbitres» vont rencontrer aujourd’hui le groupe de l’opposition pour chercher à arrondir les angles. Mais de source sûre, l’opposition n’est pas prête à lâcher du lest sur la question. «Nous irons à la rencontre de la société civile, mais ce sera peine perdue de chercher à nous faire accepter le système du parrainage. On ne veut même pas en débattre. Surtout que cette société civile a déjà eu à nous jouer un tour aux dernières élections législatives quand elle a fait la proposition du choix de cinq bulletins au lieu des quarante sept. Cette fois-ci, ça ne passera pas. Nous demandons l’annulation pure et simple de ce point sur les concertations autour du processus électoral», explique un plénipotentiaire de l’opposition qui prend part aux discussions.
L’opposition est d’autant plus outrée que la mouvance présidentielle menace de soumettre la question à l’Assemblée nationale si la société civile échoue dans sa médiation. Une situation qui en rajouterait à la divergence puisque le projet passerait comme lettre à la poste si jamais il atterrit à l’Assemblée nationale.
Si cette proposition passe, tout candidat à la présidentielle, même investi par un parti légalement constitué devra chercher dix mille signatures collectées dans six régions du Sénégal à raison de 500 au moins par région. Ce qui, à coup sûr va mettre sur la touche plusieurs candidats à la présidentielle de 2019.
Georges Nesta DIOP