CONTRIBUTION
En cette fin d’année 2017, les Sénégalais attendaient de Macky Sall un diagnostic sans complaisance de la situation très préoccupante du pays. En lieu et place, le discours présidentiel nous plonge dans la consternation. Au-delà de l’étalage de chiffres, de formules à l’emporte-pièce, et de promesses sans lendemain, auxquelles plus personne ne croit, ce discours insipide aura le mérite de démontrer à quel point la gouvernance de Macky Sall est déconnectée du réel.
Dans un magistère truffé de scandales en tous genres (affaire Pétrotim, prolifération des marchés de gré à gré, usage inapproprié des deniers publics, dérapage incontrôlé des fonds politiques …), marqué par une gouvernance médiocre (détérioration du tissu économique et social), et l’affaissement sans précédent de l’Etat de Droit (multiplication des arrestations arbitraires, instrumentalisation d’une justice aux ordres, neutralisation des corps de contrôle tels que l’Ofnac) ; le Sénégal réel est à mille lieux du Sénégal dépeint par un Président sans cap, dont le fait d’arme majeur en 2017 est d’avoir privé des millions de Sénégalais d’un Droit fondamental, et constitutionnel lors du scrutin du 30 juillet 2017 : le Droit de vote. Un fait inédit dans l’histoire politique du Sénégal.
En vérité, le discours présidentiel est une compilation d’annonces déjà vues. Sur la forme, l’allocution du Président dresse les contours de la pré-campagne électorale de 2019, dont les bases sont déjà faussées. Sur le fond, les observateurs auront noté l’absence de perspectives, Macky Sall engageant le Sénégal, dans une impasse.
Seybani SOUGOU
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