Les personnes en situation de handicap s’estiment les victimes d’une abjecte discrimination.
Hier, lors de l’inauguration d’une salle informatique et d’une bibliothèque au Centre Talibou Dabou, le Président de l’Association nationale des personnes accidentées vivant avec un handicap, Ousmane Ndoye, n’a pas mâché ses mots. «L’Etat du Sénégal ne nous accompagne pas dans nos projets, malgré nos efforts. Nous, nous ne quémandons pas. Nous voulons juste un appui parce que nous sommes des citoyens sénégalais comme tout le monde. Le Premier ministre nous a reçus et nous lui avons soumis un projet. Mais, jusqu’au moment où je vous parle, rien», s’alarme le président de l’Association nationale des personnes accidentées vivant avec un handicap. Ousmane Ndoye a lancé ce cri du cœur, hier, lors de l’inauguration d’une bibliothèque et d’une salle informatique offertes par une banque de la place.
Pour Ndoye, il n’y a pas un problème d’employabilité des personnes en situation de handicap. Ce qu’il y a, c’est qu’il faut créer des secteurs et mettre des projets phares où toutes les personnes handicapées pourront travailler et gagner dignement leur vie.
Concernant la carte d’égalité des chances, Ousmane Ndoye affirme que le gouvernement ne les a même pas associés alors que ce sont eux qui en ont le plus besoin parce que trainant un handicap. «Nous sommes victimes de discrimination au niveau même du transport. Rares sont les chauffeurs de taxi qui acceptent de prendre des clients handicapés. Ils disent que les personnes en situation de handicap les retardent. Les bus, n’en parlons pas. Pour ce qui est de l’éducation, beaucoup de personnes handicapées veulent étudier, se former mais n’ont pas les moyens de le faire», énumère-t-il.
Sur les causes du handicap, il révèle que l’hôpital général de Grand-Yoff fait, à lui seul, 16 mille interventions par an sur les accidents et 80 % sont liés aux accidents de la circulation. Au Centre de santé de Thiès, ce sont 200 interventions par mois, à Kaolack, 350. «Le taux de handicapés augmente de jour en jour. Actuellement sur les 14 millions d’habitants, les handicapés représentent 20 %, soit, au moins, 3 millions de personnes», fait-il remarquer.
Mamadou Samba BARRY