Il a rejoint en douce les prairies marron de l’Alliance pour la République (APR). Anciennement ministre de la Santé sous le président WADE, le très bruyant Abdou FALL s’est emmuré dans un silence que de très rares occasions de défendre son nouveau mentor viennent perturber.
Après avoir déserté le Parti démocratique sénégalais (PDS) en novembre 2011 et créé un mouvement dénommé « Alternative Citoyenne-Andu Nawle», Abdou FALL est maintenant membre de l’APR et siège au Secrétariat exécutif national (SEN) du parti de Macky SALL. Entretemps, il s’est lancé dans les affaires.
En effet, Abdou FALL n’a pas transhumé pour une sinécure. Plusieurs fois ministre, député et président de groupe parlementaire, il a pratiquement occupé tous les postes de responsabilité. S’il s’est rapproché du régime, c’est en grande partie pour assurer le plein essor du business qu’il a lancé en 2012 avec la fondation du Cabinet AFAC (Abdou FALL Conseil ou Afrique Appui Conseil, c’est selon). Ledit cabinet «intervient dans la communication, le mangement et l’évaluation de projets », mais étend ses tentacules jusqu’à la fourniture d’abris démontables dans le cadre du plan ORSEC.
Toutefois, l’ancien porte-parole du Parti pour la libération du peuple (PLP) s’étant rapproché du pouvoir a davantage étendu les domaines de compétence de son cabinet qui curieusement se positionne dans le secteur de l’énergie. Après s’être trouvé des partenaires à même de concourir techniquement et financièrement, avec le groupe Eiffage notamment, le cabinet AFAC a obtenu dans la plus grande discrétion un contrat avec le gouvernement pour la réalisation d’une centrale solaire de 20 (ou 30 ou 29, c’est selon) mégawatts à Medina Ndakhar. Une nouvelle centrale dont l’inauguration, par le président Macky SALL, est annoncée pour octobre 2018. Avec ce contrat qui lui a été filé dans la plus nébuleuse des circonstances, Abdou FALL peut d’ores et déjà se frotter les mains et cracher sur tous les postes de responsabilités de l’Etat. Mouhamadou Makhtar CISSE a déjà annoncé la couleur, la SENELEC, qui n’a jamais été poussée à mettre en place de nouvelles centrales électriques, va casser sa tirelire pour acheter au Cabinet AFAC toute l’énergie produite. « Des privés viennent et signent un contrat d’achat d’énergie avec SENELEC qui leur garantit un prix et une durée d’achat. Dans le cadre de ce projet, la durée est de 25 ans durant lesquelles nous nous engageons à acheter cette énergie, en contrepartie, ils s’engagent à investir», renseignait le DG de la SENELEC lors de sa visite à la centrale solaire photovoltaïque de Malicounda.
Le conflit d’intérêt ne s’arrête pas à cela. Abdoul FALL étant Président du Conseil d’Administration d’une société qui s’active également dans l’énergie.
WALFNet