Ce n’est seulement pas le Conseil national de sécurité alimentaire qui alerte sur la famine. Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) prédit une situation très difficile dans les mois à venir.
Ce, en raison de la faible pluviométrie enregistrée, cette année, dans le nord du pays.
La famine menace le nord du pays. L’alerte est du Cncr. Les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, sylviculteurs membres des 28 fédérations du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) ont lancé un appel à la mobilisation pour éviter une crise d’insécurité alimentaire au nord du Sénégal. Ils tirent la sonnette d’alarme et prédisent une situation très difficile dans les mois à venir en raison de la faible pluviométrie enregistrée dans la zone. «Une longue période de soudure est à prévoir : l’absence de pâturage due à l’inexistence du tapis herbacé crée un manque de nourriture pour le bétail et la productivité des cultures de décrues est affectée par le manque d’eau. Cela engendre le bradage du bétail et une augmentation du prix des autres produits agricoles sur les marchés. Ce qui a pour effet de diminuer l’accessibilité alimentaire et les revenus des exploitations familiales. Le démarrage hâtif de la transhumance noté depuis le début du mois d’octobre risque d’être à l’origine de conflits dans les zones de repli autour de l’accès aux ressources si des mesures ne sont pas prises», a signalé le CNCR dans un communiqué de presse parvenu à Walf Quotidien.
La zone nord a, d’ailleurs, été classée sur la liste rouge. Interrogée en marge de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale et de l’alimentation, un responsable du Conseil national de sécurité alimentaire reconnaissait l’existence d’une crise alimentaire dans 6 voire 7 départements. «Par rapport à la campagne agricole 2016 – 2017, lorsqu’on a eu à faire des évaluations, il est ressorti qu’au Sénégal il y a six départements qui étaient cartographiés en zone rouge. Ces zones ont subi une crise alimentaire. Il s’agit des départements de Matam, Kanel, Malem Hodar, Goudiry, Tambacounda et Bambey. Les évaluations ont sorti dans ces zones une crise aiguë au niveau alimentaire», avait-il révélé. Face à cette situation, le gouvernement du Sénégal avait décidé de mettre en œuvre un plan national de riposte qu’on appelle le Plan d’urgence pour la sécurité alimentaire.
Magib GAYE