Tenaillés par la soif, exténués par la recherche effrénée du liquide précieux, certains en sont arrivés à se poser la question.
Payer ou ne pas payer l’eau à Touba ? Voilà une question qui revient sur toutes les lèvres avec la pénurie du liquide précieux qui a saboté le Magal 2017. La réponse par l’affirmatif semble être partagée par certains pèlerins. Pour beaucoup, cette question ne doit même pas être agitée. Mais d’autres rechignent toujours à débourser pour la meilleure boisson. «Touba étant un titre foncier, il sera difficile de se lever un beau jour et demander aux gens de payer à l’Etat une eau qu’elle consomme», déclare un membre du comité d’organisation qui a de la peine à se prononcer sur la question. Cependant, notre interlocuteur croit trouver une solution miracle. «Il s’agit de trouver, de concert avec les chefs religieux, un système de cotisation volontaire et direct pour faire face aux charges. D’autres ont également proposé un système de contribution indirecte. Mais il ne sera pas question de payer cette eau à la Sénégalaise des eaux (SDE)», dit notre interlocuteur.
Pour d’autres, différer le paiement de l’eau à Touba, c’est différer un problème de santé public. «Non seulement les infrastructures sont vétustes, mais la qualité de l’eau pose problème. Ensuite, le boom démographique de Touba doit faire penser à changer les habitudes. C’est pourquoi nous devons tout faire pour installer un service organisé, chargé de gérer cette eau», soutient cet agent du service en charge des forages ruraux qui a requis l’anonymat. Pour lui, en créant un comité d’initiative en 2007, le regretté Serigne Saliou Mbacké avait vu plus claire. «Il disait qu’il est temps que Touba soit gérée autrement», ajoute notre interlocuteur.
Pour Me Madické NIANG, qui a quelque peu répondu à la question, il n’est pas question de faire payer les populations démunies. «Pour le paiement de l’eau, il faudra y penser. Il ne s’agit pas de ne pas payer comme dans les autres localités. Vous savez que beaucoup de gens qui vivent à Touba viennent des villages environnants et sont entretenus par le Khalife. Donc, des gens qui n’ont pas beaucoup de moyens. Par conséquent, leur demander de payer l’eau poserait un sérieux problème», indique-t-il.
WALF