La sortie du Collectif des travailleurs du Pad confirme davantage le recasement de la clientèle politique du parti au pouvoir à la vache laitière que constitue le Port autonome de Dakar.
Bien que proche des autorités en place, l’essentiel des jeunes, qui ont fait face à la presse hier, pour dénoncer leur licenciement par le nouveau Directeur général du port, sont originaires de Fatick, fief de l’ancien patron du Port et du président Macky Sall. Ils ont mouillé les différents responsables et autorités de la République qui ont une partie de leurs familles au Pad.
Ils révèlent que les épouses des ministres Diène Farba Sarr, Aly Ngouille Ndiaye ont été embauchées au Pad, pendant que des millions de jeunes cherchent leur premier emploi. Il y’a aussi Sidiki Kaba, qui a introduit son fils discrètement, sans oublier Mimi Touré.
Idem pour le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse et celui du Haut conseil des collectivités territoriales, Ousmane Tanor Dieng, qui y ont envoyé leurs proches, recrutés avec des contrats. Ils ont enfoncé le clou en révélant que : «Le député Farba Ngom continue toujours de bénéficier de 100 emplois en faveur des jeunesses de sa localité. Il n’est pas le seul car les ministres Diène Farba Sarr, Mbagnick Ndiaye ainsi que le première Dame Marème Faye Sall bénéficient de quota d’emplois au port». C’est en tout cas l’annonce faite hier par le Collectif des travailleurs du Port autonome de Dakar qui a décidé d’engager le bras de fer contre le nouveau patron du Port Aboubakr Sédikh Bèye pour rupture abusif de contrat.
Ce collectif est constitué de presque 400 ex agents du Port. Il s’agit de 388 agents qui ont bénéficié d’un Contrat à durée indéterminée signée par le Dg sortant, de 28 agents bénéficiant de Contrat à durée déterminée, pour d’autres ils sont en reclassement en attente de renouvellement de leurs contrats. «Nous, travailleurs du Port de Dakar, pouvons plus rester muets suites aux décisions arbitraires prises par le nouveau Directeur général remettant en cause les contrats dont l’autorité compétente avait déjà pris l’acte», a souligné le porte-parole du collectif. Ils ont, à ce titre, invité le Dg Bèye à revenir sur sa décision «compte tenu des effets juridiques du Cdi tels que l’irrévocabilité». Pour rentrer dans leurs droits, ils ont donné un ultimatum de trois jours au nouveau patron du Pad par la tenue d’un grand rassemblement devant la Direction générale du Port.
Nommé le 11 septembre dernier, Aboubakry Sédikh Bèye a suspendu les dernières décisions de son prédécesseur en attendant que la commission qu’il a mise en place puisse se pencher sur la question. Cette décision vise à remettre sur les rails le Port surtout que des hommes politiques dont des députés de la 12e législature et des personnalités de la société civile, entre autres avaient décrié la gestion de Cheikh Kanté.
Magib GAYE