Un Collectif composé d’ex-travailleurs de plusieurs sociétés, dont Transrail, la Sotiba, Air Afrique, la Sotrac, la Sias, etc. a tenu, hier, une conférence de presse. C’était pour demander à l’Etat le paiement de leur dû.
Les ex-travailleurs des sociétés publiques, parapubliques et privées sont très remontés contre l’Etat du Sénégal. Ces ex-employés ont tenu, hier, une conférence de presse pour exprimer toute leur déception au gouvernement de Macky Sall qui, selon eux, fait toujours la sourde oreille pour la liquidation de leurs droits. Selon eux, lors du Conseil interministériel du 10 mars 2017, le Premier ministre, au nom de la continuité de l’Etat qui fait obligation à celui-ci de s’acquitter des engagements souscrits par les gouvernements précédents, avait indiqué des propositions de sortie de crise. Lesquelles étaient articulées autour de plusieurs modalités adaptées à chaque société.
«Pour Air Afrique (9 milliards pour 262 ayants droit). Pour Hamo-Sa (300 millions pour 139 ayants droit), Frigocap (17 millions pour 17 ayants droit), Sias (1,560 milliard pour 1 248 ayants droits) etc.», indiquent-ils dans un document remis à la presse. Mais force est de constater, regrettent-ils, que l’Etat du Sénégal n’est pas disposé à régler leur problème. Parce que, soulignent-ils, jusqu’à présent, aucun ex-employé de ces sociétés précitées, n’a vu la couleur de l’argent.
Pour ce qui est de Transrail, le contentieux entre l’Etat et Jabber, l’ancien concessionnaire, rend les choses encore de plus en plus difficiles.
Ensuite s’agissant des sociétés privées, le Pm avait engagé l’Etat à accompagner les travailleurs à la résolution des problèmes. Mais se désolent-ils, cela n’est resté qu’à l’état de promesse. Dès lors, il se pose la question de savoir où est-ce que ça bloque ? Le facilitateur, Momar Sambe, a signalé qu’au temps du régime d’Abdoulaye Wade, il y a eu un acompte en ce qui concerne la Sotrac en 2007, 2008 et 2009 : une tranche de 2 milliards Cfa et une autre de 3 milliards Cfa. Mais, sous l’ère Macky Sall, c’est le mutisme total. «Sous le régime de Macky Sall, rien n’a été payé. Le Collectif ne peut qu’exprimer son inquiétude, son désarroi devant une telle attitude de la part du gouvernement. Il ne peut qu’élever la voix devant un tel manquement, un tel oubli surtout au moment où le gouvernement a confectionné son budget pour l’année 2018 qu’il fait examiner présentement par l’Assemblée nationale. Au moment où le président de la République annonce que ce budget 2018 sera social», peste Momar Sambe. Avant d’ajouter : «En tant que facilitateur, je dois avouer que j’ai frappé à toutes les portes, mais en vain. Nous n’avons aucune réponse venant du gouvernement. C’est l’omerta totale. Nous sommes devant un mur de silence. Le montant total tourne autour de 25 milliards Cfa pour ce qui concerne les travailleurs du secteur public et parapublic et 8 à 9 milliards de F Cfa pour ceux du secteur privé». Toutefois, ces ex-travailleurs déclarent à qui veut les entendre que, si rien n’est fait, ils n’hésiteront pas à descendre dans la rue et, en ce moment, aucune forme de lutte ne sera écartée pour rentrer dans leurs fonds.
Mamadou Samba BARRY