Selon Fatma Guenoune, présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), 1 500 cas de cancer du col de l’utérus sont dénombrés chaque année au Sénégal.
Et la moitié des femmes atteintes ne survivent pas à la maladie. Elle l’a révélée, hier, en marge d’un atelier de formation et de sensibilisation contre le cancer organisé par les femmes du ministère de l’Intérieur.
«Les cancers gynécologiques sont les premiers cancers au Sénégal. Nous avons plus de 50 % de mortalité et chaque année, nous avons environs 1 500 nouveaux cas. Malheureusement, nous n’avons pas de chiffres exacts parce que nous avons un problème de registre de tumeur. Parmi ces 1 500 nouveaux cas, 75 % de ces femmes arrivent dans les structures de santé à des stades très avancés», a révélé, hier, Dr Fatma Guenoune, présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca). D’après Mme Guenoune, qui se prononçait en marge d’un atelier de formation et de sensibilisation initié par l’Amical des femmes du ministère de l’Intérieur, 13 % de ces 75 % ne peuvent malheureusement pas survivre plus de 5 ans.
Elle soutient que le stress est l’un des facteurs favorisant le cancer. Pour elle, le constat qui a été établi est que toutes les femmes qui viennent après un cancer ont subi un stress. Soit, souligne-t-elle, elles sont divorcées, sont en période de deuil ou ont subi un licenciement. Mais, avance-t-elle, il y a d’autres éléments qui entrent en jeu. Lesquels sont liés au tabac, qui constitue, à son avis, un risque à 30 % des cancers. L’alcool, la dépigmentation, l’excès de poids, la sédentarisation, les produits chimiques et l’alimentation malsaine peuvent aussi causer la maladie.
Une autre remarque faite par la patronne de la Lisca est liée à l’âge à laquelle les femmes sénégalaises contractent le cancer. A l’en croire, ce fléau touche de plus en plus des jeunes femmes de 35, voire 40 ans. Contrairement en Europe où, dit-elle, la maladie ne survient chez la gent féminine qu’à 55 ans.
De son côté, Mariama Nianthio Ndiaye, chef de service de la formation du ministère de l’Intérieur, indique que l’action principale de la lutte contre le cancer, c’est de la prévenir. «La prévention est le meilleur moyen de barrer la route à cette maladie. Le cancer tue 8 % des femmes à partir de l’âge de 35 à 65 ans. Il faut que les femmes aient l’habitude d’aller souvent chez le médecin et de faire des analyses générales et la mammographie», conseille-t-elle.
Mamadou Samba BARRY