La réclusion à perpétuité, c’est la peine requise, hier, par le maître des poursuites contre Massamba Diop.
Il a été attrait, hier, à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour le délit d’assassinat. Ancien militaire, Massamba Diop avait assené 7 coups de couteau à sa copine française qu’il accusait de lui avoir transmis le sida.
Les faits : il ressort des débats d’audience que le 17 mars 2012, aux environs de 20 heures 40 minutes, les éléments de la brigade de gendarmerie de la zone industrielle ont été informés par voie téléphonique de l’assassinat, à Petit Mbao, d’une ressortissante française. Le transport effectué sur les lieux leur a permis de découvrir des traces de sang. Il faut dire que la victime a été évacuée à l’hôpital de Mbao avant même l’arrivée des limiers. En effet, les enquêteurs se sont transportés audit hôpital et l’examen du corps de la victime leur a permis de constater qu’elle portait sept (7) blessures profondes provoquées par une arme tranchante et pointue. Et, le lendemain, c’est-à-dire le 18 mars 2012, les enquêteurs ont fait une seconde descente sur les lieux pour la reconstitution des faits et continuer leurs investigations. Au cours de cette reconstitution, le mis en cause, Massamba Diop, ne collaborera pas avec les enquêteurs. Cependant, la perquisition effectuée par les gendarmes à la villa où il officiait comme gardien a permis de découvrir le couteau utilisé pour poignarder la victime. Entendus, les nommés Babacar Guèye, Moussa Sy et Pape Seck ont fait des déclarations qui laissent penser que Massamba Diop est l’auteur des coups mortels portés à Emilie. Soumis au feu roulant des questions, Massamba a reconnu les faits avant de soutenir que la victime lui a volontairement transmis une maladie dont les signes cliniques sont identiques à celles du Vih Sida. Il a ajouté que lorsqu’il en a parlé à Emilie, celle-ci s’est désintéressé de son sort et a même proféré des menaces à son encontre.
Les résultats du test se sont avérés négatifs
Toutefois, l’accusé a reconnu avoir assené plusieurs coups de couteau à la victime qui s’était attaquée à lui alors qu’il était venu lui parler de sa maladie. « Quelques jours après avoir commencé à entretenir des relations sexuelles avec la victime, j’ai commencé à ressentir des maux de ventre accompagnés d’une diarrhée et des vomissements », a-t-il dit. A l’en croire, quand il s’est rendu au centre de santé de Sicap Mbao, puis à celui de Petit Mbao, on lui a prescrit des médicaments mais son état de santé ne s’améliorait toujours pas. Toujours selon l’inculpé, il a eu la confirmation qu’il a été contaminé après les tests effectués à la maison d’arrêt de Rebeuss. Aux fins de vérification des déclarations de l’accusé selon lesquelles la victime lui avait transmis le Vih Sida, une lettre a été adressée le 8 juin 2012 au directeur de la maison d’arrêt de Rebeuss. En réponse à cette correspondance, le directeur a renseigné que les résultats du test se sont révélés négatifs. Sur une question de savoir comment ils se sont connus, Massamba a soutenu qu’il travaillait comme gardien à la maison d’en face. C’est sur ces entrefaites que la dame lui a proposé le même job, mais avec un salaire différent. Il faut dire que la dame avait promis de lui acheter une pirogue à 5 millions. Invité à faire son réquisitoire, le parquetier a requis la réclusion à perpétuité, arguant que les faits ne souffrent d’aucune contestation. Quant à la défense, elle estime que l’accusé était dans le désarroi et c’est lors d’une dispute qu’il a assené les coups de couteau à la dame. Ainsi, la robe noire a-t-elle plaidé pour une application bienveillante de la loi pénale. L’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 21 novembre prochain.
Avec Rewmi Quotidien