S’assurer auprès d’une agence d’assurance au cas où un accident ne garantit pas à 100 % une indemnisation aux acteurs du transport automobile.
C’est le conseil prodigué, hier, à Dakar lors de la réunion publique d’information des acteurs du secteur des transports sur l’Assurance automobile et de sensibilisation sur la médiation des Assurances.
Malgré les montants décaissés chaque année par les compagnies d’assurances, au titre de l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation et les différentes mesures d’accompagnement prises par les régulateurs, un fort sentiment d’insatisfaction persiste toujours au niveau des assurés et bénéficiaires de contrats d’assurance. Hier, lors de la réunion publique d’information des acteurs du secteur des transports sur l’Assurance automobile et de sensibilisation sur la médiation des Assurances, contrôleurs et acteurs du transports ont soulevé beaucoup de manquements. «C’est malheureusement la réalité : les usagers, de façon générale, ne sont pas satisfaits de la relation qu’ils ont avec leurs compagnies d’assurances. Cela peut se comprendre dans le sens où ce sont des exemples concrets, des gens qui ont eu des accidents qui courent derrière les assurances depuis plusieurs années. Et qui n’arrivent pas à rentrer dans leurs fonds», martèle Alioune Badara Ndiaye, représentant de la Direction des Assurances. Pour ce Commissaire contrôleur des Assurances, dans la majorité des cas, ce sont des reproches fondés. Selon lui, il faut que tous les fournisseurs puissent être sur le même niveau en termes de satisfaction de la clientèle. «D’innombrables incompréhensions et des difficultés liées en partie à cet état de fait minent les rapports entre les sociétés d’assurances et leurs clients notamment dans le cadre de la garantie Responsabilité civile (Rc) automobile», renseigne un document de l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf) remis à la presse.
Selon le rapport de 2015 de la Direction des assurances, indique la note, l’assurance automobile constitue la 1ère branche d’assurance au niveau national, avec un chiffre d’affaires, en 2015, de 29,428 milliards de F Cfa. Soit, en termes de parts de marché, 34,1 % du chiffre d’affaires global du marché en assurances dommages qui est de 86, 360 milliards Cfa. D’après la source, de plus, l’assurance automobile a un fort impact économique et social car, souligne-t-elle, elle couvre la responsabilité civile liée à la conduite automobile. Or, la gravité et la récurrence des accidents font que le nombre de personnes pouvant être impactées et les sommes en jeu sont souvent très impressionnantes.
Par ailleurs les diverses statistiques issues du rapport du Médiateur des assurances prouvent que l’essentiel sinon la quasi-totalité des griefs soumis à la médiation, concernent l’assurance Responsabilité civile automobile. En effet, à en croire toujours la source, les résultats notés au cours des différents exercices laissent apparaître une constante progression des saisines relatives à cette garantie qui représente 90 % des litiges de 2012, 96 % de ceux de 2013, 94 % pour ceux de 2014 et 94,3 % pour ceux de 2015 et près de la totalité des saisines à l’exception d’un seul dossier, des dossiers de médiation de 2016. «Si le nombre de dossiers corporels, souvent complexes, a connu une régression passant de 14 % en 2015 à 6 % en 2016, il en est autrement des dossiers matériels, lesquels passent de 86 % à 94 % pour la même période», révèle la note.
Il ressort encore du document que l’essentiel des récriminations soumises est lié aux retards ou au défaut de règlement des sinistres, aux lenteurs dans l’instruction des dossiers au niveau des sociétés d’assurances et aux contestations récurrentes des rapports d’expertise.
Mamadou Samba BARRY