Le jeu de chaises au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale ne peut pas être un alibi pour ranger dans les tiroirs les accords signés avec le gouvernement. C’est la mise en garde faite, hier, par le SUTSAS à l’Etat à travers une déclaration.
Le départ d’Awa Marie Coll SECK et l’arrivée d’Abdoulaye Diouf SARR au ministère de la Santé et de l’Action Sociale a fait réagir le SUTSAS. Dans une déclaration parvenue, hier, à WalfQuotidien, ce syndicat a tenu à avertir l’Etat du Sénégal concernant les accords signés avec ce dernier.
«Le Secrétariat exécutif permanent (SEP) du SUTSAS réuni à son siège, a examiné, entre autres points de l’ordre du jour, la situation socio-sanitaire du pays. Celle-ci, à la suite des élections législatives, est marquée par le récent remaniement ministériel occasionnant des départs de ministres parmi lesquels celui en charge de la Fonction publique, celui du Travail et celui de la Santé et l’Action sociale, tous, parties prenantes des accords avec le SUTSAS», débutent Mballo Dia THIAM et ses camarades dans la note. Pour ces derniers, le SUTSAS, syndicat républicain, loin de se focaliser sur les profils qui relèvent du pouvoir de nomination du président de la République, considère que la continuité de l’action gouvernementale sera consacrée et assurée par leurs remplaçants pour le mieux-être des populations. Cependant, soulignent-ils, «ce remaniement ne saurait, sous aucun prétexte, constituer un frein à l’application des accords signés, notamment ceux du 08 août 2017 dont certains points requièrent une prise en charge immédiate».
Par ailleurs, le Sutsas, rappelle son autonomie et son indépendance tout en manifestant sa disponibilité à œuvrer pour un système de santé et d’action sociale cohérent, performant, motivant et mobilisateur sans aucune compromission. C’est pourquoi, soutiennent-ils, l’option d’une politique de santé plus préventive que curative dans une logique de médecine de masse à la place d’une médecine élitiste a été le leitmotiv. «C’est le lieu, à la faveur de l’acte 3 de la décentralisation, de rappeler l’impérieuse nécessité d’ériger les Directions départementales de la santé et de l’action sociale et de réformer le district sanitaire pour mieux répondre aux exigences de l’offre», lancent-ils.
Revenant sur la Couverture maladie universelle (Cmu), Mballo Dia Thiam et Cie relèvent que cette politique, bénéfique pour les populations, risque d’être une menace réelle sur le fonctionnement des structures sanitaires à cause des retards récurrents et chroniques des remboursements, gages d’un fonctionnement optimal. «Il se pose aussi avec acuité la question de l’ancrage institutionnel de l’Agence de la Couverture maladie universelle (Acmu), si le ministère de la Santé et de l’Action sociale continue d’assurer les fonctions de vendeur (offre) et d’acheteur (demande sociale insolvable) de soins sans un financement holistique et inclusif du système», indiquent-ils. Ils affirment que la Direction des établissements de santé (Des), son érection en Direction générale, si elle ne peut devenir Agence hospitalière, s’impose, compte tenu des exigences de l’heure de la gouvernance hospitalière. Dans la même veine, poursuivent-ils, face à «l’immobilisme» de la Direction générale de l’Action sociale (Dgas) consécutive à sa «médicalisation», le Sutsas réclame le retour du social aux travailleurs sociaux pour une action sociale préventive et plus auto promotionnelle des cibles.
Dans un autre registre, ils attirent l’attention du gouvernement sur «la modicité des subventions allouées aux Eps de niveau 1 et 2». Mais aussi les retards de versements des fonds de dotations sources de précarisation des ressources, de tensions de trésorerie et par conséquent de crises sociales. D’où la nécessité d’en revisiter les critères d’allocation et d’arbitrages internes.
Mamadou Samba BARRY (Stagiaire)/ Walf Quotidien