Pour la deuxième fois en un mois, Pyongyang a lancé un missile au-dessus du Japon, ce vendredi matin (7h au japon, 23h en France jeudi).
Les habitants du nord du pays ont de nouveau été saisis par la « J-alert » qui les a sommés de se mettre à l’abri au plus vite. Jeudi, la Corée du Nord avait affirmé vouloir « couler » le Japon et réduire les Etats-Unis « en cendres ». L’ONU a annoncé dans la foulée la réunion en urgence, ce vendredi après-midi, d’un conseil de sécurité.
La Corée du Nord a répondu aux sanctions « maléfiques » votées par le conseil de sécurité de l’ONU par un nouveau tir de missile dans le Pacifique dans la nuit de nuit de vendredi, au-dessus du Japon, après avoir proférer, jeudi, des menaces de « couler » le Japon et de réduire les Etats-Unis « en cendres ».
Via sa présidence éthiopienne, le Conseil de sécurité de l’ONU a aussitôt annoncé qu’il allait se réunir en urgence vendredi après-midi, à 15h00 (19h00 GMT), à huis-clos.
« Une réponse mondiale » exigée par l’OTAN
Le président américain Donald Trump a été informé de ce nouveau tir, a indiqué la porte-parole de la Maison Blanche. S’il n’a pas réagi personnellement, les États-Unis ont par contre appelé la Chine et la Russie à agir directement, « de leur propre chef », via un communiqué du secrétaire d’Etat Rex Tillerson.
« La Chine fournit la majeure partie du pétrole de la Corée du Nord. La Russie est le premier employeur de travailleurs forcés nord-coréens », a souligné Rex Tillerson. « La Chine et la Russie doivent indiquer qu’elles ne tolèrent pas ces tirs de missiles inconscients en agissant directement de leur propre chef », a insisté le chef de la diplomatie américaine.
Le Japon « ne tolérera jamais les dangereux actes provocateurs de la Corée du Nord, qui menacent la paix dans le monde », a réagi de son côté le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, tout juste rentré d’une visite en Inde.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a, de son côté, condamné ce tir de missile qui représente une « menace majeure contre la paix » et exige « une réponse mondiale ».
Les États-Unis pas menacés directement
Selon les autorités nippones, l’engin a survolé l’île septentrionale japonaise de Hokkaido à 07h06 minutes locales (jeudi 22h06 GMT), avant de tomber dans le Pacifique à environ 2 000 km à l’est d’Hokkaido.
Ce missile balistique à portée intermédiaire n’a présenté une menace ni pour les États-Unis directement, ni pour l’île de Guam, dans le Pacifique, où ils possèdent une base stratégique, a précisé de son côté le Commandement des opérations militaires américaines dans le Pacifique (Pacom).
Les autorités japonaises ont souligné que le système d’avertissement J-Alert avait été déclenché dans plusieurs régions du nord de l’archipel après ce nouveau tir du régime de Pyongyang.
« Un missile passe, un missile passe. Il va vraisemblablement passer au-dessus de Hokkaido en direction du Pacifique. Ne ramassez surtout pas des objets que vous pourriez trouver », a précisé le système J-Alert, dont les médias ont retransmis les images.
C’est la deuxième fois en moins d’un mois qu’un missile nord-coréen survole l’archipel. Le précédent engin passé au-dessus du nord du Japon, un missile intercontinental, avait été tiré le 29 août.
D’après le ministère sud-coréen de la Défense, ce nouveau missile tiré vendredi, depuis un site proche de l’aéroport de Pyongyang, aurait parcouru une distance d’environ 3 700 km et atteint une altitude maximale de 770 km. Soit plus loin et plus haut que le missile Hwasong-12 tiré fin août.
Quatre jours après ce tir de missile, la Corée du Nord avait enchaîné avec le sixième essai nucléaire de son histoire, le 3 septembre, celui-là même qui a entraîné les sanctions votées par la communauté internationale à l’ONU lundi.
16 fois Hiroshima
Mercredi, le site spécialisé 38 North de l’Université Johns Hopkins de Washington a d’ailleurs révisé à la hausse sa précédente estimation de la puissance de cet engin, une bombe H suffisamment petite pour être montée sur un missile selon les dires de Pyongyang.
D’après les experts de 38 North, l’énergie dégagée était d’« environ 250 kilotonnes », soit 16 fois la puissance de la bombe qui a rasé Hiroshima en 1945.
Ce tir apparaît comme une réplique du régime de Kim-Jong un au huitième train de sanctions voté à l’unanimité par le conseil de sécurité des Nations unies lundi à New-York. Mais la surprise est loin d’être totale, Pyongyang ayant promis dès mercredi d’accélérer ses programmes militaires interdits, en réponse aux sanctions « maléfiques » imposées par l’l’ONU.
Les nouvelles sanctions internationales votées lundi prévoient notamment un embargo sur les exportations de gaz vers la Corée du Nord, une limitation des exportations de pétrole et de produits raffinés vers Pyongyang, ainsi que l’interdiction des achats de textile provenant de ce pays. Cela ne serait, a prévenu le président américain Donald Trump, que le prélude à des mesures plus fortes.
Ouest-france