S’ils se battent comme des chiffonniers, ce n’est pas pour mieux représenter le peuple, bien voter les lois ou contrôler efficacement l’action du gouvernement.
C’est que, au-delà du fait que la fonction assure gîte et couvert à son titulaire en sus d’un contrat à durée déterminée de 5 ans, le député, c’est aussi salaire et autres avantages en nature. Pour le salaire –qu’ils appellent indemnité pour éviter le Fisc – un député simple donc non membre du bureau et non responsable de commission gagne la somme de 1, 3 million Cfa mensuels sur lesquels un impôt ridicule est prélevé, bénéficie d’une dotation en carburant de 300 litres, d’une voiture 4X4 vidangée aux frais de la princesse, d’un passeport diplomatique, pour lui et pour son épouse.
Quand il est membre du bureau de l’Assemblée nationale, il bénéficie de deux voitures, de 1 000 litres de carburant par mois et de 500 000 francs de crédit pour ses appels téléphoniques. Sont membres du bureau les vice-présidents qui sont au nombre de 8, les six secrétaires élus et les deux questeurs. Ils perçoivent chacun un salaire mensuel de 3 millions de francs Cfa
Les présidents des groupes parlementaires bénéficient des mêmes avantages.
Le président de l’Assemblée nationale gagne un salaire de 5 millions environ et bénéficie de 49 millions de fonds politiques par mois.
Ce sont ceux-là qui ont été élus hier. Quant aux autres, les Présidents de commissions, ils le seront mercredi prochain. Eux, non plus, ne se plaignent pas. Ils bénéficient d’un salaire de 1,6 million et d’un montant forfaitaire pour le fonctionnement de leur commission. Le Rapporteur du budget et les vice-présidents de groupes parlementaires sont logés à la même enseigne.
Présents aux séances quand ça leur chante, absents sans donner de justification à qui qu’il soit, les députés bénéficient, en sus de ces avantages, d’une enveloppe de 150 mille francs pour payer leur logement à Dakar. Le plus curieux, c’est que même les députés de Dakar en bénéficient. A ce dessous de table se surajoutent d’autres, au gré des fêtes religieuses (Tabaski, Korité, Noël, etc.) ainsi que des pèlerinages tous frais payés aux Lieux saints de l’Islam ou de la Chrétienté.
Côté statutaire, le député, une fois élu, ne peut plus être poursuivi comme le serait n’importe quel citoyen, sauf en cas de flagrant délit. Il bénéficie, en effet, d’une immunité parlementaire. Autrement dit, en cas de crime ou délit, le député ne peut être poursuivi qu’avec l’autorisation de l’Assemblée.
Ibrahima ANNE (Walf Quotidien)