Le dignitaire mouride Serigne Mame Mor Mbacké a dirigé mardi “la prière des deux rakaas” à la gouvernance de Saint Louis, en souvenir du passage du fondateur du mouridisme dans l’ancienne capitale de l’Afrique occidentale française, le 5 septembre 1895.
Cette manifestation annuelle, connue sous l’appellation de “magal des deux rakaas”, commémore la prière effectuée par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké dans l’enceinte du palais du gouverneur de l’Afrique occidentale française (AOF), où il était venu répondre à une convocation.
Un épisode commémoré par le mouridisme, une des principales confréries musulmanes sénégalaises, comme un moment important de la résistance pacifique de son fondateur au colonisateur.
La séance 2017 de ’’la prière des deux rakaas” a enregistré la présence de plusieurs ministres, dont Oumar Gueye (Pêche et Economie maritime), Mansour Faye (Hydraulique et Assainissement).
D’autres personnalités y ont également participé, parmi lesquelles le secrétaire d’Etat chargé du réseau ferroviaire, Abdou Ndéné Sall, l’adjoint au gouverneur de Saint-Louis chargé des affaires administratives, Amadou Diop, de même que plusieurs autorités religieuses et coutumières, à côté de nombreux fidèles mourides.
A cette occasion, le ministre Oumar Guèye a adressé au khalife général des mourides, Serigne Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké, le “ziar” et les salutations du président Macky Sall et du gouvernement. Il a ensuite sollicité des prières pour la réussite des projets engagés par les pouvoirs publics “pour un Sénégal émergent”.
Le ministre Oumar Guèye a par ailleurs salué “l’engagement” dont avait fait preuve Serigne Touba, le fondateur du mouridisme, pour “la perpétuation de l’islam et l’éducation” des fidèles musulmans conformément aux enseignements du prophète Mohamed (PSL).
Selon Oumar Guèye, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, “un homme de Dieu” doté d’une “foi inébranlable (…), a su vulgariser les enseignements du saint Coran au bénéfice de l’humanité et du peuple sénégalais en particulier”.
Serigne Mame Mor Mbacké a lui exhorté les jeunes à “bannir toute démagogie” et à éviter “les dérives” qui les mèneraient vers les “interdits de l’islam’’.
De cette manière, ils garderaient le sens de la discipline et du respect, toutes choses de nature à affermir leur foi en Dieu et de baliser le chemin menant “vers le créateur, comme l’a enseigné Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké”.
Il a appelé à “éviter de verser dans la calomnie, les mauvaises paroles et invectives qui déshonorent l’islam”, en s’inspirant des “vénérés guides religieux et hommes de Dieu qui ont su léguer à la génération future” les clés pour accéder au salut et “recevoir l’agrément de Dieu”.
Il souligne que dans cette perspective, l’éducation est “un impératif” social, en ce qu’elle permet de conforter les jeunes dans la foi islamique et “les détourne du mauvais chemin’’.
“La prière des deux rakaas” doit ainsi “inspirer tout un chacun à se rappeler de l’acte posé par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké’’, pour se mettre au service du prophète Mohamed (PSL) et de Dieu.
“La droiture, la piété, la discipline, la solidarité, l’amour et le respect de l’autre, doivent être” les comportements les plus indiqués dans la vie en société, la jeunesse en particulier étant appelée à “reprendre le flambeau des anciens”, a recommandé le guide religieux.
A la fin de “la prière des deux rakaas”, les fidèles venus des quatre coins du Sénégal, ont tenu à visiter les coins et recoins de la gouvernance, pour mieux se souvenir du passage de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké dans ses locaux le 5 septembre 1895.
APS