A Quelques jours de la tenue des élections législatives du 30 juillet prochain, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) a fait face à la presse, hier, à son siège. Et c’est pour relever une kyrielle de manquements qui risquent de fausser le jeu démocratique.
Prévues pour le 30 juillet prochain, les élections législatives sont parties pour battre tous les records de manquements. Faisant face à la presse, hier, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) qui a fait le tour des 14 régions du pays a dressé un tableau sombre du scrutin à venir. La RADDHO n’a pas fait dans la demi-mesure. Elle a soulevé d’énormes difficultés : Du retrait des cartes nationales d’identité biométriques, à la modification de la loi L 78 du code électoral en passant par la détention de Khalifa Sall, tête de liste de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal. «Le taux de retrait des cartes biométriques est relativement faible sur l’ensemble du territoire national et dans les pays de la diaspora. Au niveau national, il est estimé 57,51 % par rapport aux cartes disponibles et 39,05 % par rapport au total des inscrits. Il y a une absence quasi-totale des représentants de partis ou coalition de l’opposition de partis dans les commissions de retrait», soulignent Sadikh NIASS et ses camarades face à la presse.
Selon eux, la production des cartes biométriques ne semble pas suivre une certaine chronologie. Les premiers inscrits ne sont pas toujours les premiers dont les cartes sont disponibles. Et les citoyens n’ont pas suffisamment d’accès à l’information concernant la production et la disponibilité de leurs cartes. Ce, malgré les nombreuses initiatives prises par l’administration territoriale pour réduire ces écueils, le taux de retrait reste toujours faible. «Beaucoup de personnes sont découragées après des allers-retours incessants pour retirer leurs cartes. Des erreurs sur les noms, les lieux de vote et sur les photos des électeurs ont été signalés. Dans certaines localités des cartes d’électeurs sont distribuées sans la présence physique de leurs titulaires. Le démarrage de l’hivernage plombe le travail dans les commissions», font-ils remarquer.
Sur la modification de l’article L 78 du code électoral, ils soutiennent que même s’il y a eu une majorité des candidats qui sont d’accord, l’idéal aurait été d’arriver à un consensus entre les acteurs avant de modifier la loi électorale à seulement un mois des élections. Quand on sait d’après eux, que parmi les acteurs politiques qui sont contre, figurent une bonne partie de représentants de l’opposition parlementaire. En plus, à les en croire, la loi pose problème dans la mesure où elle viole le secret de vote et risque, dès lors d’influencer le vote des électeurs.
Quant à Khalifa SALL, tête de liste de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal, incarcéré pour détournement de fonds publics présumé, ils estiment qu’il doit être libéré afin qu’il puisse battre campagne comme tous les autres candidats et candidates. Parce qu’il jouit disent-ils, actuellement d’une présomption d’innocence et de tous ses droits civiques et politiques.
Sadikh NIASS et Cie ont dénoncé aussi les scènes de violences qui ont commencé à émailler la campagne électorale dans certaines localités. Mais aussi le traitement inégal des candidats par certains médias comme la Radiotélévision sénégalaise (RTS) et le Soleil en particulier.
Enfin, les droits de « l’hommistes » ont formulés quelques recommandations aux organes chargés de l’organisation et de la supervision des élections. Pour eux, il faut disposer les bulletins selon un ordre donné. Et désigner, en accord avec la CENA et les représentants des listes, un membre de bureau chargé de préparer des lots de tous les bulletins à remettre à l’électeur après identification. Pour permettre à ceux qui optent de prendre l’ensemble des bulletins de le faire vite.
Walf Quotidien