Au moins huit personnes ont été tuées et une soixantaine blessées par l’explosion d’une grenade dimanche soir dans un bar de la province de Kayanza, dans le nord du Burundi, a-t-on appris lundi de sources administrative et policière.
“Des criminels non encore identifiés ont lancé hier vers 20h00 (17h00 GMT, ndlr) une grenade au milieu de dizaines de gens qui prenaient un verre assis devant un bar de la colline de Shinya, dans la commune de Gatara”, a annoncé l’administratrice de cette commune, Dévote Ndayizeye.
“Six personnes sont mortes sur le champ et 66 autres ont été blessées, dont dix qui sont dans un état grave”, a-t-elle poursuivi, expliquant que “la plupart ont été évacuées dans les hôpitaux de la région”.
“Deux autres personnes parmi celles qui ont été grièvement blessées ont succombé à leurs blessures alors qu’elles étaient déjà à l’hôpital”, a ajouté Mme Ndayizeye, précisant que ce bilan était “provisoire” car les chiffres continuaient d’évoluer.
Le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye, a confirmé l’information sur son compte Twitter, parlant de huit morts et 50 blessés.
Selon une source policière, “une enquête est en cours pour identifier les coupables, mais aucune piste, qu’elle soit politique, foncière – comme c’est souvent le cas – ou autre, n’est privilégiée jusqu’ici”.
Le Burundi est régulièrement le théâtre d’attaques à la grenade depuis de nombreuses années. Mais celles-ci se sont multipliées avec la grave crise politique émaillée de violences que vit ce pays depuis la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé et sa réélection en juillet de la même année. Pouvoir et opposition se rejettent la responsabilité de ces crimes qui ne sont jamais revendiqués.
Ces violences ont déjà fait de 500 à 2.000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparition forcée et de torture, et ont poussé à l’exil plus de 400.000 Burundais.
AFP