Depuis déjà plusieurs semaines, le Sénégal vibre au rythme des élections législatives du 30 juillet prochain.
Nul besoin de décréter une campagne officielle, celle-ci a été anticipée depuis longtemps par les politiques qui s’accordent, dans la divergence, sur une Assemblée nationale devant mieux fonctionner. Et pourtant, ceux-là qui animent le débat ont presque tous élus député sans extirpé de l’Hémicycle les nombreuses tares qu’ils y décèlent aujourd’hui.
La présente législature, douzième du nom, est présentée comme la plus nulle de l’histoire du Sénégal indépendant. Pendant que les opposants entonnent ce refrain, promettant à Macky SALL une cohabitation, le camp du pouvoir fourbit ses armes dans la méfiance et la cacophonie.
Souvent élu, jamais présent
Qui peut croire qu’à l’issue des prochaines législatives, Me Abdoulaye WADE va siéger à l’Assemblée nationale ? Même investi tête de liste nationale, il n’y a aucune chance que l’ancien président de la République honore son mandat de député. Pour avoir plafonné, Me WADE est là plus pour faire gagner ses partisans, même si la victoire sert grandement ses plans, que pour faire appliquer un quelconque programme. Mais si Idrissa SECK qui n’a pas été chef d’Etat rechigne à aller faire face à Moustapha NIASS, à plus forte raison Me WADE. Même chose pour Ousmane Tanor DIENG. Elu député, lors des dernières législatives, il a préféré attendre la mise en place plusieurs années plus tard du Haut Conseil des collectivités locales. Et à coup sûr, Moustapha NIASS ne resterait pas sur son siège de député s’il n’était pas élu président de l’Assemblée. Aux législatives de 2001, son parti avait réussi à glaner 11 sièges. Le leader de l’AFP s’était contenté de conduire la liste nationale aux élections. Démis de ses fonctions de Premier ministre peu avant lesdites élections, Moustapha NIASS qui aurait pu être le leader de l’opposition avait préféré aller servir l’ONU au Congo.
Puisque les députés ne sont là que pour faire ce que l’exécutif attend d’eux, beaucoup de leaders préfèrent ne pas siéger. Comme ceux qui sont cités plus haut, Pape DIOP, Souleymane Ndéné NDIAYE, qui ont fondé leur parti, ont refusé d’occuper les sièges pour l’obtention desquels, ils avaient parcouru le Sénégal. Ousmane NGOM et Abdoulaye BALDE feront presque la même chose. En dehors ces leaders de parti, d’autres ne manquent jamais au «pèlerinage ». Depuis plusieurs décennies, ils sont régulièrement élus députés. Et à chaque campagne électorale, ils sont là prêts à siéger. C’est le cas de Modou DIAGNE Fada, Khalifa SALL, Aïda MBODJI et bien d’autres qui s’ils sont élus, feront plus de quinze ans de mandat de député.
Les pires ce sont ces députés qui ne sont répertoriés qu’au moment de percevoir leur salaire et qui, pourtant, ne manquent pas une seule campagne électorale.
WALFNet