Où est passé le régulateur des télécommunications, ARTP ? Au Sénégal, les consommateurs font un piètre constat : ils sont abonnés à leur sort. Les opérateurs de téléphonie mobile sont les maîtres. Le régulateur des télécommunications (ARTP), l’arbitre du domaine, a démissionné de sa fonction.
Les Sénégalais, grands consommateurs d’internet sont à l’agonie. Ils subissent tous les jours les bons vouloir de la Sonatel et du groupe Orange. Le régulateur, censé s’assurer du bon fonctionnement du service public, ne réagit plus. Incapable de jouer son rôle, on le dit démissionnaire. Pourtant le régulateur avait épinglé Orange l’année dernière… Mais que fait l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes ? Le plan numérique faisait pourtant parti intégrale du PSE, cher au chef de l’Etat, Macky Sall.
Les coupures de connexion data mobile sont devenues le quotidien des internautes sénégalais. « Vous ne pouvez pas passer une journée sans que votre connexion ne soit interrompue » témoigne un professionnel du secteur. « C’est difficile de travailler dans ces conditions, surtout avec la faible bande passante que nous propose Orange ».
Ainsi, au Sénégal, l’accès au câble sous-marin fait l’objet d’un monopole. Celui de la Sonatel, l’opérateur historique. La dérégulation est en cours, mais elle prend du temps. La Banque Mondiale tente du mieux qu’elle peut de faire pression sur les autorités.
Des enjeux financiers qui font balancer la donne…
Il faut dire que les sommes en jeu sont astronomiques. Les revenus des câbles sous-marin sont importants pour la Sonatel. « Ça pèse dans le budget de l’Etat sénégalais. Les intérêts financiers aussi ». Orange n’est pas prêt à lâcher quoi que ce soit. Une connexion ADSL de base coûte en moyenne 25.000F CFA. Autant dire, que c’est hors de prix. Et très souvent, cette dernière est saturée ou très instable.
Lorsque nous appelons le service technique afin de nous plaindre de la connexion, celui-ci nous demande de nous reconnecter plus tard dans la soirée : « il y a trop de monde connecté, essayez vers 22h30 ».
Le régulateur, quant à lui, n’a pas mis en place les outils de contrôle de qualité de service. Il contrôle aujourd’hui la totalité des appels internationaux entrants, et perçoit une taxe la dessus. Mais à ce jour, aucune politique visant à améliorer la qualité de services des données n’est appliquée. Au grand bonheur des opérateurs, qui peuvent se frotter les mains…
Afric Telegraph