En voilà une idée qui ne risque pas de mécontenter le président Macky SALL.
Si Bamba FALL et Barthélémy DIAS s’engagent à tourner le dos aux prochaines législatives, pour faire libérer Khalifa SALL, comme ils l’ont insinué, Macky SALL, va, comme Me Wade en 2007, se frotter les mains.
«Ceux qui pensent que je vais me reposer se trompent. Je vais me battre jusqu’à la libération de Khalifa SALL. Etre député ne m’intéresse pas, gagner des élections ne m’intéresse pas. La seule chose qui m’intéresse, c’est la libération immédiate de Khalifa SALL». En entendant ces propos du maire de la Médina, le président SALL ne peut s’empêcher de sourire. Petit à petit, la souris se rapproche du piège. Entre cette déclaration et le boycott des prochaines législatives, il n’y a qu’un pas. D’autant que, le même jour, un autre très proche de Khalifa SALL, a presque émis la même idée. «Le président Macky SALL se trompe s’il pense qu’il peut organiser des élections dans ce pays sans Khalifa SALL. Il se trompe lourdement. Cela doit être dit par tous. L’heure de mener des combats pour sa libération n’a pas encore sonné. Et quand l’heure sonnera, Macky SALL saura que Khalifa SALL est élu au même titre que lui», a déclaré Barthélémy DIAS qui a pris part, ce mardi, à la manifestation des femmes de Grand Yoff.
Pour ces deux socialistes, éléments essentiels dans le dispositif de Khalifa SALL, ce dernier ne doit pas être en prison au moment où eux ils battent campagne. Mais, boycotter les prochaines législatives pour poser le préalable de la libération de Khalifa SALL, ce serait se tirer une balle dans le pied et grandement baliser le terrain à Macky SALL qui en serait le plus grand gagnant. Pour certains observateurs de la chose politique, si le leader de l’APR a mis la barre très haut, en envoyant dans un contexte de précampagne le maire de la capitale en prison avec un procès en perspective, c’est pour justement inciter les soutiens de celui-ci à tourner le dos aux législatives.
Toutefois, si Bamba FALL et Barthélémy DIAS s’étaient rappelés des élections législatives du 3 juin 2007, ils seraient, sans doute, moins tentés par un boycott. Organisées sous le sillage de la présidentielle de la même année que Me WADE avait remportée au premier tour, lesdites joutes électorales furent boycottées par l’essentiel des opposants regroupés dans le Front Siggil Sénégal (FSS). Soupçonnant des fraudes et contestant la réélection de Me WADE, Moustapha NIASSE, Ousmane Tanor DIENG, Idrissa SECK et Cie avaient laissé le champ libre au leader du PDS. Celui-ci se frotta les mains, s’accommodant bien des 34,7% de taux de participation. Durant toute durée de la législature, les opposants ne trouvèrent aucun moyen pour contrer un Me WADE qui ne se souciait plus de l’Assemblée nationale pour faire passer ses nombreux projets de loi. Moustapha NIASSE, Ousmane Tanor DIENG durent créer les Assises nationales pour avoir voix au chapitre.
Mame Birame WATHIE