Y en a marre semble inspirer la classe politique. Pour le respect de la démocratie et face à l’instrumentalisation de la justice, les libéraux et leurs alliés ont décidé de descendre dans la rue. L’annonce a été faite par le Comité directeur du Pds.
Après échange avec ses alliés politiques sur la meilleure date, le Parti démocratique sénégalais appelle à une grande marche nationale pour en finir avec le régime de Macky Sall, pour le respect de la démocratie, la fin de l’instrumentalisation de la justice à des fins partisanes. C’est en tout cas ce qui est ressorti de la réunion du Comité directeur du Pds qui s’est tenue hier à la permanence Oumar Lamine Badji. «Trop, c’est trop. Non seulement, l’opposition n’est pas associée au comité de veille du processus électoral qui aurait permis d’avoir un suivi concerté des inscriptions, mais tout porte à croire que le gouvernement ne veut pas d’un audit indépendant du fichier. Alors que nous sommes à moins de dix jours de la fin des inscriptions, le cahier des charges de l’audit n’est même pas en préparation et les partenaires au développement ne sont même pas informés», ont dénoncé les libéraux qui envisagent de descendre dans la rue.
S’agissant des législatives qui pointent à l’horizon, le Comité directeur du Pds a tenu à réaffirmer l’adhésion du parti et son engagement sans réserve «aux orientations définies par le secrétaire général national pour une liste unique de toute l’opposition aux prochaines élections législatives». Sous ce rapport, Oumar Sarr et ses «frères» de parti demandent aux militants et responsables de se mettre dans cette perspective en privilégiant la victoire sur les positionnements personnels. «C’est de cette façon seulement que le peuple réussira à vaincre l’arbitraire d’un régime qui n’use que de la force lâche et brute pour vaincre ses adversaires en emprisonnant tous ceux qui le gênent, forçant certains à l’exil (notamment le candidat de notre parti), menaçant d’autres de procédures iniques, en soumettant une partie importante de la justice devenue un instrument à sa solde, soudoyant les partisans de l’opposition pour installer en définitive un régime corrompu au service exclusif de la famille, du clan, des amis et du parti», commentent-ils. Non sans demander aux militants et responsables du parti, ainsi qu’aux membres de tous les mouvements de soutien, «de mener une campagne intense pour mobiliser tous ceux qui veulent s’inscrire sur les listes électorales, en exigeant que les commissions administratives fassent tout ce qui est nécessaire dans ce sens».
Examinant l’appel au dialogue lancé par le chef de l’état, le Comité directeur rappelle qu’il a toujours dénoncé le déficit de dialogue et de consensus sur les questions essentielles de notre démocratie pour ne pas y prêter une oreille attentive. A ce titre, le Parti démocratique sénégalais rappelle que «tout en étant acquis à la nécessité pour tous les acteurs du champ politique de se soumettre aux règles d’une démocratie consensuelle et apaisée dont le dialogue reste un des ferments dominants, qu’il n’en demeure pas moins que ce dialogue ne peut être fondé que sur des principes». Parmi lesquelles une rupture unilatérale du consensus démocratique, notamment sur le processus électoral, la fin de l’acharnement judiciaire, la liberté d’expression, l’expression transparente du suffrage des électeurs… Sous ces réserves, le Parti démocratique sénégalais reste ouvert à tout dialogue sincère sur toutes les questions concernant le renforcement de la démocratie et l’élargissement des espaces de liberté.
Walf Quotidien