CHRONIQUE DE SIDI
Le Tout-Puissant avait mis Halima sur la route de Mouhamed (PSL). Une dame au grand cœur qui lui apprit à accomplir ses premiers pas. Dans le désert, loin de sa mère, Mouhamed (PSL) développa des facultés qui avaient fini par émerveiller et effrayer sa nourrice. Ayant du mal à comprendre comment l’enfant avait acquis certaines dispositions, Halima décida de le ramener chez sa mère, à la Mecque.
Mouhamed (PSL) revenait ainsi à la Mecque pour également acquérir, auprès de sa mère, ce que le désert n’avait pas pu lui inculquer. Aux côtés de sa mère Amina, il apprit davantage à se tenir debout, à courir et sauter. Elle fit en sorte qu’il n’eut pas besoin de se plaindre de l’absence d’un père. Amina, dans sa grande bonté, prit soin de son enfant comme si celui-ci ne l’avait jamais quitté. Ils vécurent ainsi durant de nombreux mois à la Mecque qui resplendissait économiquement. Le spectre rappelant les éléphants du roi Abraha s’était éloigné. Un jour Amina décida d’amener son fils à Yathrib, actuelle ville de Médine. Là où Hashim, son arrière-grand père, avait rencontré Salma, mère d’Abd al-Muttalib. A Yathrib où son père, Abdullah, avait rendu l’âme. Ce voyage, qui devait permettre à Mouhamed (PSL) de connaitre une autre partie de sa famille établie à Yathrib, l’y ancra davantage. En effet, sur le chemin du retour, Amina, qui était souffrante, rendit l’âme. A quelque six ans, Mouhamed (PSL) perdit ainsi ses deux parents. De grandes épreuves pour un enfant. Il n’eut pas cependant le temps de se sentir seul. Abd al-Muttalib le prit sous son aile. Celui qui avait découvert le puits d’Agar, celui qui avait accueilli l’armée d’Abraha, l’intendant de la Kaa’ba, avait sans doute beaucoup de choses à transmettre à son petit-fils. Mouhamed (PSL) restz auprès de lui deux ans durant. Quand Abd al-Muttalib sentit la fin approcher à grands pas, il appela un de ses fils, Abu Talib, pour lui confier la charge de Mouhamed (PSL).
Frère d’Abdullah, Abu Talib qui tenait énormément à Mouhamed (PSL), s’occupa de lui au décès d’Abd al-Muttalib. En l’espace de quelques années, il était passé entre les mains de quatre personnes : Sa mère Amina, Halima sa nourrice, Abd al-Muttalib son grand-père et Abu Talib son oncle paternel. Mouhamed (PSL) avait pris plaisir a gardé le troupeau depuis sa plus tendre enfance. Quand il était dans le désert avec Halima. Il passait ainsi son temps derrière les chèvres et loin des tentations. Abu Talib, qui se rendait de temps à autre en Syrie pour faire du commerce, partit un jour avec Mouhamed (PSL) qui tenait aussi à faire le voyage. Il y avait à l’entrée de Cham, un monastère où les voyageurs, venant du désert, avaient l’habitude de faire escale pour se rafraîchir. Abu Talib y passa avec son neveu. Un moine chrétien de Basra, appelé Bahîra, qui observait Mouhamed (PSL) s’intéressait particulièrement à ce qui se passait autour de lui. Il constata qu’un petit nuage empêchait aux rayons du soleil d’atteindre l’enfant qui restait figé ne se préoccupant pas de rafraîchissement. Bahîra fit venir l’enfant auprès de lui. Il n’avait pas détourné son attention de Mouhamed (PSL) et distinguait, grâce à ses Textes sacrés, un signe de prophétie. Il appela Abu Talib et lui dit : « Ce jeune homme est appelé à remplir un rôle immense dans le monde. Fais-le rentrer au plus tôt dans son pays ; veille toujours sur lui et méfie-toi surtout des Juifs, qui pourraient lui faire du mal, s’ils apprenaient sur lui ce que je sais. » (Ibn-Hichame, Sira, 1.1, p. 115). Abu Talib qui prit très au sérieux les propos du moine, rebroussa chemin. Après avoir perdu ses parents, son grand-père qui l’avait élevé, Mouhamed (PSL) était maintenant appelé à se méfier.
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Par Sidi Lamine NIASS
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