Les Gambiens élisent, aujourd’hui, leurs députés, à l’issue de deux semaines de campagne électorale.
Un véritable test pour la majorité présidentielle qui va choisir, dans la division, leurs futures parlementaires.
Le scrutin législatif gambien de ce jeudi 6 avril a montré que la coalition qui a porté le président Adama Barrow au pouvoir a volé en éclats. La coalition qui était composée de sept partis lors de l’élection présidentielle de décembre dernier, n’a pas réussi à aller aux législatives dans l’unité. Plusieurs dizaines de candidatures des formations de la nouvelle majorité ayant soutenu le président Adama Barrow, dont son parti, le Parti démocratique unifié (Udp) sont également en course. Le Gdc conduit par Mamma Kandeh a 52 candidats. Le Ppp, le parti le plus âgé dirigé par Omar Jallow, a 14 candidats, le Gpdp de Henry Gomez en a 4, trois pour le Ncp de Landing Bolong Bojang, le Pnr de Hamat Bah a 24 candidats et le Pdois de Halifa Sallah a 22 candidats.
L’effritement de la coalition au pouvoir a commencé, en janvier à Dakar, bien avant le retour d’Adama Barrow à Banjul. Alors que tous s’affairaient au départ de Yahya Jammeh pour laisser la State House à son successeur, Mai Fatty, patron du Gmc et conseiller spécial du président gambien, révélait que l’ancien homme fort de Gambie est parti en exil avec un montant estimé à 7 milliards de Fcfa. Une sortie médiatique très mal appréciée au sein même du camp des vainqueurs. Le lendemain Halifa Sallah, leader du parti Pdois, membre de la coalition présidentielle et porte-parole officiel d’Adama Barrow s’était précipité pour démentir Maï Fatty, estimant que des vérifications avaient été faites au niveau des banques par des contrôleurs d’Etat et qu’aucune somme n’avait été soustraite des caisses de l’Etat.
Depuis, il semble que les nouvelles autorités se sont bornées à faire des déclarations, souvent hors du pays, sans réellement convaincre. Et ces accusations ne semblent point ébranler le parti de Yahya Jammeh, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (Aprc). Il participe à ces législatives avec des candidats dans 29 des 53 circonscriptions électorales.
Ce qui rend difficile la tâche du président gambien qui voit ses chances d’avoir une majorité confortable à l’Assemblée nationale être réduites. Et aussi de voir ses réformes politiques annoncées et son programme de transition pour réaliser le changement pour lequel les Gambiens ont voté lors de l’élection présidentielle, être menacés. En tout cas, s’il fait un maigre score, le président Adama Barrow verra sa marge de manœuvre réduite. Il aura donc du mal à faire passer certaines de ses réformes. Un peu plus de 886 000 Gambiens, sur près de deux millions d’habitants, doivent élire leurs députés parmi les 239 candidats. Les bureaux de vote seront ouverts à 8 heures pour être fermées à 16 heures, selon la Commission électorale indépendante.
Walf Quotidien