L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a restitué, hier, les résultats du Projet de rénovation des comptes nationaux (Prcn) et du Recensement général des entreprises.
Il ressort des résultats que le tissu économique sénégalais est toujours dominé par le secteur informel qui peine à tirer la croissance économique.
Le tissu économique du Sénégal reste largement dominé par le secteur informel. Tel est le résultat du recensement général des entreprises. Selon l’enquête, le tissu économique du pays est principalement composé de petites et moyennes entreprises dont 99,8 % d’unités économiques informelles. En effet, sur 407 882 unités économiques sur l’ensemble du territoire national, 97 % sont informelles. Mieux, le secteur informel domine toutes les branches sauf les services fournis aux entreprises, le transport et les télécommunications, les bâtiments et travaux publics et les industries alimentaires. Les résultats de l’enquête renseignent que l’axe Thiès-Diourbel et Dakar concentre 60,4 % des unités économiques recensées.
Le directeur de l’Ands, Abdou Sadikh Bèye, a soutenu que cette opération de près de 6 milliards de francs Cfa s’inscrit dans la dynamique de mettre à la disposition des autorités, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers, un ensemble d’indicateurs permettant un bon suivi et une évaluation des politiques publiques. «Il faut des situations de référence et des statistiques de qualité. C’est pour cela que nous sommes très orientés vers la précision dans la qualité de nos données», a-t-il rassuré.
Selon l’enquête de l’Ansd, la région de Dakar concentre plus du tiers des unités avec 160 963, soit une proportion de 39,5 %. Le rapport révèle que le commerce est la branche d’activité la plus représentative avec 52,1 %, tandis que 96,8 % des entreprises sont des personnes physiques. Car, les entreprises ayant un capital inférieur à un million représentent 41,1 % alors que l’actionnariat national (public-privé) domine dans le capital social des personnes morales avec une part de 73,5 %.
Le Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Cheikh Tidiane Diop, a estimé que ces recensements devront contribuer à l’amélioration de la conception, à la mise en œuvre et au suivi des politiques publiques.
Pour ce qui est du Recensement général des entreprises, il soutient qu’il devra améliorer sensiblement le système d’information existant sur les statistiques d’entreprises. «Ce recensement a permis d’avoir une meilleure connaissance de la structure de l’économie sénégalaise et de disposer d’informations utiles pour les travaux d’élaboration des comptes nationaux et l’établissement d’une cartographie complète des unités économiques mettant en exergue les disparités économiques régionales et sectorielles», a-t-il déclaré.
Le volet changement d’année de base des comptes nationaux, relève-t-il, a permis d’élaborer les comptes nationaux de l’année de base 2014 comprenant notamment le tableau des ressources et l’emploi. A l’en croire, ces comptes rénovés ont permis de mieux mesurer le niveau de richesse créer dans le pays, la contribution des différentes activités, les dépenses de consommation des ménages ainsi que le niveau des investissements. «Sur la base des meilleurs standards, la rénovation devra permettre aux utilisateurs de disposer d’indicateurs plus actuels sur la structure de l’économie sénégalaise et de mieux cibler leurs interventions en termes de politiques économiques et sociales», argue-t-il.
Les résultats soulignent que les difficultés auxquelles sont confrontées les unités économiques sont plus manifestes dans le secteur informel et les branches de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, des industries et du commerce. De même, l’âge moyen des entreprises est de huit ans.
Walf Quotidien