Dans L’Emission politique de France2, le candidat des Républicains a dénoncé un « scandale d’Etat » en visant un « cabinet noir » à l’Elysée.
C’est une accusation extrêmement grave qu’a prononcé François Fillon sur le plateau de « L’Emission politique » de France2. Empêtré depuis des semaines dans les affaires qui se succèdent, le candidat des Républicains a une nouvelle fois dénoncé une « machination » pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle. Mais cette fois-ci, l’ancien premier ministre a précisé ces accusations en attaquant nommément le président de la République François Hollande.
« Il y a aujourd’hui des journaux qui reçoivent des documents 48h après avoir été saisis dans des perquisitions. Qui les leur donne? Les services de l’Etat », a fait mine de s’interroger François Fillon après s’être longuement justifié sur son train de vie. C’est alors que l’ancien premier ministre a cité François Hollande, l’accusant d’avoir organisé un « cabinet noir » à l’Elysée et obtenu « dans une illégalité totale » des écoutes judiciaires qu’il aurait ensuite fait fuiter à la presse.
Dans la foulée, l’Elysée a condamné « avec la plus grande fermeté les allégations mensongères » de François Fillon. Le président de la République affirme n’avoir été « informé » des affaires concernant le candidat LR que « par la presse ». Aux yeux du chef de l’Etat, les propos de François Fillon apportent « un trouble insupportable » à la campagne présidentielle.
« Le seul scandale ne concerne pas l’Etat, mais une personne qui aura à en répondre devant la justice. Les propos de M. Fillon, qui s’ajoutent aux révélations des dernières semaines, n’ont donc aucun fondement et provoquent un trouble insupportable à la campagne présidentielle qui appelle dignité, sérénité et responsabilité », indique l’Elysée dans un communiqué.
Pour appuyer ces accusations d’une très grande gravité, François Fillon évoque un livre signé par deux journalistes du Canard Enchaîné, « Bienvenue Place Beauvau, Police : les secrets inavouables d’un quinquennat » (éd. Robert Laffont). « C’est un scandale d’Etat: si ce qui est dit dans ce livre est vrai, jamais un chef d’Etat sous la Ve République n’est allé aussi loin dans l’illégalité », a renchéri François Fillon, visiblement prêt à aller jusqu’au bout pour se maintenir dans cette élection présidentielle.
« Je demande solennellement qu’il y ait une enquête d’ouverte sur les allégations qui sont dans ce livre », réclame-t-il enfin. Un des auteurs interrogé par France Info a toutefois démenti la teneur des accusations portées par l’ancien premier ministre.
Didier Hassoux, un des coauteurs de ce livre, assure n’avoir jamais écrit que François Hollande se faisait remonter des écoutes judiciaires. « Il n’est pas possible d’apporter une preuve formelle de l’existence d’un cabinet noir comme il n’est pas possible de prouver le contraire », indique-t-il en citant son propre ouvrage pages 23 et 24, visiblement très agacé par l’interprétation qu’en a fait François Fillon. « On sent quelqu’un qui est aux abois! », s’indigne le journaliste en dénonçant une « instrumentalisation ». Avant d’indiquer que « la seule personne » qui croit à l’existence d’un cabinet noir, c’est « François Fillon lui-même ».
Huffingtonpost