21 mars 1991, 21 mars 2017. Voilà, 26 ans jour pour jour, que l’avion transportant des soldats sénégalais pendant la guerre du Golf s’écrasait. Bilan 93 morts et trois rescapés. Depuis, lors les veuves des Diambars continuent toujours de réclamer leur indemnisation auprès des autorités étatiques.
La date du 21 mars laisse toujours un goût amer aux familles des soldats sénégalais disparus lors, du crash d’avion en Arabie Saoudite pendant la guerre du Golf. Les veuves de ces soldats qui ont perdu la vie au champ de bataille continuent toujours de courir derrière les autorités étatiques pour réclamer leur indemnisation. Koyel Mbodj, l’une des dames qui a perdu son mari, Ousseynou Diop, lors de ce drame qui avait coûté la vie à 93 Diambars s’est confié à WalfQuotidien. «Après la disparition de nos maris, chaque famille avait reçu 1 millions de F Cfa, hors d’après nos informations il était prévu que chaque famille devait encaisser 101millions de F Cfa en guise d’indemnités. Depuis lors nous avons fait des pieds et des mains pour interpeller les autorités étatiques afin qu’on nous rétablisse dans nos droits. Mais rien», lance madame Diop avec le cœur lourd. Selon elle, tous les régimes qui ont eu à succéder, d’Abdoulaye Wade, jusqu’ aujourd’hui, Macky Sall, aucun président de la République n’a jugé nécessaire de se prononcer sur leur situation. Même pas un geste en souvenir de leurs défunts maris. A l’en croire, à l’époque, l’Association des femmes des Jambars disparus en Arabie Saoudite avaient commis l’avocat, feu Me Ngalla Ndiaye pour défendre leur dossier. Mais il n’y a pas eu de suite puisque avance-t-elle, ce dernier est décédé par la suite avant que leur situation ne soit réglée. «Chaque famille avait déposé son dossier auprès de Me Ngalla Ndiaye jusqu’à ce qu’il meurt en Arabie Saoudite le dossier n’avait pas avancé. Et, aujourd’hui, notre dossier est entre les mains de Mes Assane Dioma Ndiaye et Mame Adama Gueye. Mais, ce qui nous fait mal, ce sont des fils du Sénégal, qui sont décédés dans les champs de bataille. Et qu’aucun geste commémorant leur mémoire n’a été fait par les autorités étatiques. Cela nous fait très mal. C’est nous organisons chaque année des journées de prière pour eux. Nous le faisons chaque 21 mars à l’Institut Islamique», martèle-t-elle. Avant d’ajouter : «Aujourd’hui, leurs enfants ont grandi. Certains même se demandent où est ce que leurs défunts pères ont été inhumés. Ils veulent le savoir, mais ils n’ont pas à qui s’adresser». Poursuivant, la dame soutient que leur situation devient de plus en plus pire, parce que dit-elle, plusieurs familles sont sous location. Et elles n’arrivent même plus à honorer leurs engagements auprès des bailleurs, faute de moyens financiers. Ce qui fait, que d’après elle, elles sont menacés chaque jour d’expulsion. «Pire encore, nous sommes menacés d’expulsion dans les maisons. Parce que c’est dur avec la conjoncture, nous n’arrivons plus à payer la location. Les frais d’études de nos fils n’en parlons pas. Beaucoup d’entre eux ont arrêtés les études, aujourd’hui, faute de moyens. Au début ils étaient tous inscrits dans une école koweitienne à Dakar. Mais malheureusement cette école a fermé les portes depuis longtemps», déclare-t-elle. A l’en croire, les soldats italiens qui faisaient partie du contingent et qui sont rentrés sains et sauves dans leur pays ont été payés depuis belle lurette. Ce qui la pousse à se demander dans quel pays sommes-nous. «On nous a dit que même les militaires italiens qui étaient en Arabie Saoudite et qui sont rentrés vivant ont été payés. Et pourquoi nous qui avions perdu nos maris là-bas. Ils étaient en mission en Arabie Saoudite. Ce ne sont pas des mercenaires. C’est des Diambars qui étaient partis en mission. C’est compliqué. De quel Sénégal sommes-nous», s’interroge-t-elle.
Mamadou Samba BARRY
(Stagiaire)