Vu l’argent injecté dans le secteur de l’éducation, le chef l’Etat a indiqué que ce n’est pas normal d’avoir des résultats mitigés. Macky SALL met à l’index les nombreuses grèves d’enseignants durant l’année. Car, il constate que sur les neuf mois de cours, six sont ponctués de grève.
Le président de la République milite pour une formation solide afin de produire des ressources humaines de qualité. Macky Sall, qui présidait, hier, la cérémonie d’ouverture officielle de la Triennale de l’Association pour le développement de l’Education en Afrique (Adea), a indiqué qu’avec l’argent englouti dans le secteur de l’Education, le Sénégal ne doit pas avoir des résultats mitigés. C’est pourquoi, il a rappelé la nécessité de pacifier l’espace scolaire dont le quantum horaire est rogné, d’année en année, par des grèves à répétition des syndicats d’enseignants. «On ne peut pas passer son temps à mettre autant de ressources pour des résultats mitigés. C’est ça le problème. Sur 9 mois de cours, il y a 6 mois de grève. C’est un problème à terme. Je laisse la communauté universitaire et scolaire régler les problèmes. Mais il faut que la qualité soit là. On ne peut pas continuer cet effort si à la fin nous n’avons pas les résultats escomptés», tonne-t-il.
Macky Sall estime qu’il est important que les moyens dégagés par les Etats et le partenariat servent vraiment à former des produits de qualité. C’est pourquoi, il exhorte les autorités du secteur à travailler davantage pour stabiliser les espaces universitaires et scolaires. «Lorsqu’on met autant de ressources sur un pays en développement dans un secteur, nous sommes en droit d’exiger la qualité et les résultats attendus pour un tel investissement», dit-il.
A en croire le président Sall, la croissance du financement de l’Education est de 6,2 %. Ainsi, il souligne que pour la première phase du Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet), l’Etat a mobilisé 1 748 milliards francs Cfa. «C’est énorme. Et il faut que la communauté éducative en soit consciente. Puisque les priorités sont nombreuses quand on voit aujourd’hui les défis sur le terrorisme, la sécurité, l’agriculture, l’industrie… Il faut d’abord former les ressources humaines», souligne-t-il. D’après le chef de l’Etat, le Sénégal a dépassé largement la recommandation de l’Unesco confirmée par l’Odd N°4, c’est-à-dire allouer 20 % du budget national à l’éducation et à la formation. Macky Sall signale que le Sénégal est à 26 %.
Faisant la répartition des sommes, le chef de l’Etat affirme que les dépenses publiques sur les ressources internes pour l’éducation et la formation servent à financer les salaires pour 66,17 %. Les subventions, les bourses et les aides représentent 9 % des dépenses. Les fournitures, les investissements et les autres dépenses courantes sont absorbées par les salaires des personnels enseignants et non enseignants avec en moyenne 66 %.
Aussi, il révèle que la part des salaires est particulièrement exorbitante dans le sous-secteur de l’enseignement élémentaire qui représente 82 % de budget alloué à l’enseignement élémentaire, 84,7 % pour l’enseignement secondaire général, 83 % du budget pour la formation professionnelle. Pour ce qui est de l’enseignement supérieur, il indique que le gouvernement prône une politique inclusive pour venir en appoint aux étudiants. Car, les charges salariales ne représentent que 19 % dans le secteur. Les bourses et les aides représentent 38 % du budget de l’enseignement supérieur. Avec cet appui, le chef de l’Etat affirme que le facteur économique n’est pas un frein pour l’accès à l’Enseignement supérieur et de la recherche.
Walf quotidien