Face aux différents traitements dont ils se plaignent de la part des forces de police, les conducteurs de motos «jakarta» de la commune de Kolda ont, violemment, manifesté leur colère ce 14 mars dans les principales artères de la ville.
A cette occasion, ces dernières ont été barrées à la circulation à l’aide de troncs d’arbre, des panneaux publicitaires ou de pneus brulés. Aucun moyen de locomotion à deux ou à quatre roues ne pouvait les emprunter. Dans certaines voies du centre ville, la circulation a été déviée. Mécontents des forces de police locales, les manifestants ont mis à sac le commissariat urbain de Kolda et le domicile du commissaire. A ce propos, leurs portes d’entrée ont été détruites. A l’intérieur du commissariat, la fenêtre du bureau de la brigade de recherche a été défoncée. Deux véhicules de fonctionnaires de police ont, eux aussi, été caillassés. La façade d’entrée du commissariat n’a pas été épargnée par les manifestants. Dans le logement du commissaire, le ventilateur, le four micro-onde, le moteur de split, des fenêtres ont été saccagés entre autres. En dépit de tous ces dégâts, aucune victime n’a été enregistrée. Seulement un agent des forces de police et un autre de l’agence de la sécurité de proximité ont été blessés respectivement au niveau du bas ventre et à la tête. Cette révolte des conducteurs de motos «jakarta» est survenue après la grave chute d’un des leurs et sa cliente, une jeune fille, au bas du pont du quartier Sinthiang Idrissa suite à une altercation avec un élément du commissariat à l’occasion d’un check point intervenu aux environs de vingt heures le lundi passé. Très vite, ces conducteurs ne tardèrent pas à réagir par des manifestations violentes.
Sur l’origine de cette chute, les avis sont partagés. Selon un des parents de la cliente, c’est au retour du dépôt de poissons qu’un policier a arrêté sa fille et le conducteur de la moto avant de demander à celui-ci de porter son casque. Après une vive altercation entre les deux, le policier aurait poussé, à l’aide de son pied, la moto et ses occupants vers le bas du pont. Cependant, du côté de la police, cette chute serait due au fait qu’ayant perdu le contrôle du guidon de sa moto, le conducteur aurait emprunté la pente menant au bas du pont après son refus de s’arrêter. Mais comme une rumeur, faisant état de la mort de cette jeune fille, se répandait dans la ville, le mardi matin, alors que les deux victimes souffrent de traumatismes au niveau de leurs membres inférieurs à en croire des agents de santé de l’hôpital régional de Kolda, ces manifestants, appuyés en cela par d’autres jeunes anonymes, passèrent à la vitesse supérieure de 9h 30mn à 11h03mn. Finalement, grâce à l’appui des forces de gendarmerie et de l’armée positionnées sur tous les principaux axes du centre ville, la situation est revenue à la normale. Ces manifestations ne se sont pas arrêtées, uniquement, dans les endroits précités. A ce propos, même les élèves des écoles publiques ou privées ont été délogés. Jamais de mémoire de koldois, une pareille manifestation ne s’est produite dans la ville. Pour parer à de telles manifestations des conducteurs de moto «jakarta», il urge pour les uns et les autres de faire prévaloir le dialogue et la concertation dans le respect des textes régissant ce type de transport.
Aliou DIAO (Correspondant WALF)