L’ancien ministre des Affaires étrangères sous Me WADE a dressé un tableau peu reluisant de la situation politico-sociale du Sénégal.
Invité de l’émission Opinion sur Walf Tv, Cheikh Tidiane GADIO a invoqué un certain nombre de dossiers avant de dénoncer l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Prenant pour exemple la dernière affaire en date, celle de Khalifa SALL, Cheikh Tidiane GADIO y va de son analyse. « Je suis convaincu que si le maire de Dakar était aligné derrière son leader au sein du Parti socialiste, tous les deux mobilisés derrière le président pour sa réélection en 2019, on n’aurait pas une convocation du maire de Dakar à la DIC. Le lien est très évident, il a affiché des ambitions», déclare le président du parti politique Luy Jot jotna.
Ne s’arrêtant pas à cette observation, GADIO trouve que «Dès que Khalifa SALL a enfilé les habits d’opposant, on sort un dossier sur lui. Je suis très choqué et vexé en tant que Sénégalais. La question, qui sera le prochain, est-ce que c’est GADIO ou quelqu’un d’autre ?»
Analysant le système de gouvernance du Sénégal qui serait à l’origine tout cela, GADIO assimile le chef de l’Etat à un monarque. «Le président de la République ne peut pas continuer à être le président du Conseil supérieur de la magistrature. Il nous faut une claire séparation des fonctions et des institutions. La justice doit être totalement indépendante pour pouvoir garantir beaucoup de choses qui nous intéressent. La justice est notre premier et dernier recours. Le président de la République ne peut pas être le président du Conseil supérieur de la magistrature. Le régime présidentiel crée un monarque en République. Même les inventeurs du système veulent le changer » affirme-t-il.
Avant d’ajouter : ««La fierté que nous avons, c’est d’avoir des magistrats comme Isac Foster, Kéba Mbaye de grands noms à l’image de Me Boubacar Diop, ce pays a une belle tradition, de grands juristes. Kéba Mbaye a inventé le droit au développement qui est aujourd’hui passé dans le lexique des Nations unies. C’est ça le Sénégal que nous aimons, le Sénégal des grands juristes. Nos magistrats à l’extérieur sont vénérés, respectés mais à l’intérieur du pays les citoyens se posent beaucoup de questions sur l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ».
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