En matière de lutte contre le terrorisme, Seydi GASSAMA renseigne que toutes les personnes arrêtées sont dans des situations les plus scandaleuses. Et qu’il y a trop de théâtralisation dans les arrestations de ces personnes supposées terroristes. «Ces personnes sont détenues dans des conditions inacceptables. Imam NDAO par exemple ne peut sortir de sa cellule que 30 minutes par jour. Il est confiné dans sa cellule», a-t-il rétorqué, avant de suggérer que la lutte contre le terrorisme soit revue. «C’est bien de combattre le terrorisme, mais en respectant les droits et la liberté des individus qui sont poursuivis. L’Etat ne doit pas copier des mesures qui sont décriées aux Etats-Unis, au Niger ou au Tchad. On doit copier ce qui est bon», fait-il savoir. La nouvelle réforme judiciaire sur le terrorisme, qui prévoit une durée de garde à vue de 12 jours, est jugée attentatoire aux libertés. En cela qu’elle fragilise le droit à un procès équitable. De même que les restrictions sur les heures de promenade, les jours de visites et même la pratique religieuse en milieu carcéral.
Selon Amnesty, les conditions de détention, dans les prisons sénégalaises, ne correspondent pas aux normes internationales, car, la plupart de ces pénitenciers sont marqués par un surpeuplement et des conditions jugées difficiles. «La condition des prisons est exécrable. Elles sont surchargées. Beaucoup de prisons n’ont même pas de toilettes. Les détenus sont obligés de faire leurs besoins dans des seaux, devant les yeux de leurs codétenus. Cela est indigne d’un pays comme le Sénégal. Il faut que cela s’arrête de la manière la plus vite possible», a martelé le directeur exécutif d’Amnesty Sénégal.
Des lois liberticides en matière de terrorisme
Selon lui, la prison de Rebeuss à elle seule compte environ 2 090 détenus, pour une capacité maximale de 1 600 personnes. Ce qui explique, selon Seydi GASSAMA, les bavures répétitives notées dans cette prison. «Un détenu a été tué par balle dans cette prison au mois de septembre, lors d’une mutinerie. Quarante et une autres personnes blessées au cours de cette mutinerie dont 14 gardiens de prison», a-t-il laissé entendre. Pour lui, ce surpeuplement et la situation carcérale difficile expliquent le taux élevé de décès de personnes en détention. Car, dit-il, au moins 6 personnes sont mortes en détention en 2016. Et d’ajouter : «Le 14 février 2017, un jeune orpailleur, Yamadou SAGNA, a été tué par balle par un douanier à Kobokhoto, commune de Khossanto, dans la région de Kédougou. Un homme du nom d’Elimane TOURE est mort dans les locaux du commissariat du port autonome de Dakar le mardi 20 février 2017».
Walf Quotidien