Deux personnes ont été tuées mardi lors de violences durant des manifestations à Conakry, la capitale guinéenne, pour la réouverture des classes, au lendemain de troubles similaires ayant fait cinq morts, selon le gouvernement guinéen.
“Le gouvernement déplore les pertes en vies humaines suite aux violences enregistrées à Conakry depuis” lundi. “Ces violences ont non seulement occasionné des destructions de biens publics et privés, mais ont également et surtout coûté la vie à sept de nos concitoyens, dont deux mardi”, selon un communiqué reçu mardi soir.
“La persistance des violences” a concerné “la haute banlieue” de Conakry, le calme prévalait dans “la majeure partie des quartiers” de la capitale, ajoute le texte.
Ces nouvelles violences ont éclaté à la surprise de nombreux résidents de la capitale, à la veille de la réouverture des classes mercredi après trois semaines de fermeture, ce que réclamaient les manifestants ces derniers jours.
Elles ont impliqué un nombre indéterminé d’habitants de quartiers de la banlieue qui ont brûlé des pneus et érigé des barricades, bloquant la circulation. Les violences ont éclaté lorsque des forces de l’ordre sont intervenues pour déplacer des barricades, marquées par des échauffourées et courses-poursuites, selon un journaliste de l’AFP et des témoins.
Une source médicale a affirmé à l’AFP avoir vu deux corps de victimes de violences transportés à l’hôpital Ignace Deen de Conakry. De même source, on indique qu’il s’agit de deux civils, l’un a été tué par balle, l’autre a succombé après avoir été renversé par un véhicule des forces de l’ordre.
Selon certains protestataires, les manifestations de mardi visaient à dénoncer l’accord conclu dimanche puis signé par les enseignants et le gouvernement lundi, dans une capitale alors en proie à des violences ayant fait en cette seule journée cinq morts, selon les autorités. Selon des sources hospitalière et policière, le bilan pour lundi est de six morts.
“Nous doutons de la sincérité de nos leaders qui ont appelé au beau milieu de la nuit à la fin de la grève”, a affirmé un des manifestants. “Nos leaders ont été corrompus, ils n’ont qu’à ramener l’argent du palais (présidentiel)”, a dit un autre.
Les autorités avaient fermé les écoles le 1er février en raison de manifestations violentes d’élèves soutenant des enseignants vacataires réclamant leur intégration dans la fonction publique, une demande appuyée par les syndicats qui revendiquent aussi une augmentation de salaires et de meilleures conditions de travail.
A la suite de discussions avec des responsables syndicaux, le gouvernement avait appelé les enseignants à reprendre les cours le 13 février. Mais le même jour, les syndicats avaient déclenché une grève dans le primaire et le secondaire de l’enseignement public.
Lundi, l’intersyndicale des enseignants a annoncé la suspension de la grève après avoir signé l’accord avec le gouvernement, qui a dans la foulée annoncé la reprise des cours mercredi dans tout le pays.
Dans son communiqué mardi, le gouvernement a annoncé, sans plus de détails, que le ministère de la Justice avait “d’ores et déjà ouvert une enquête sur ces événements” de lundi et mardi.
Voa Afrique