Le chef de l’Etat a présidé la cinquième cérémonie de la rentrée citoyenne. Devant des centaines d’élèves et étudiants, Macky Sall est apparu comme un homme qui ne voulait jamais être président de la République.
Le parcours de Macky Sall est fait d’ombre et de lumière. Et les élèves et étudiants ont appris un segment de cette trajectoire du président, hier, à l’occasion de la cinquième rentrée citoyenne organisée par la journaliste Ami Sarr Fall. Le chef de l’Etat qui a présidé la cérémonie s’est livré à un exercice peu facile: raconter son parcours à la jeunesse. «Moi (je) n’avais pas, en tant que jeune, l’ambition d’être président de la République, honnêtement», livre le premier magistrat du Sénégal, débout devant des centaines de jeunes et des membres de son gouvernement. Macky Sall, un président par défaut ? Cette interrogation a taraudé pendant un bout de temps l’esprit de bon nombre d’observateurs de la vie politique sénégalaise.
Et l’histoire de Macky Sall est ahurissante: «Même en tant qu’homme politique, cette ambition (présidentielle) ne m’a animé qu’à l’Assemblée nationale lorsqu’on m’a imposé un combat de principe». Ce combat de principe, c’est lorsque en tant que président de l’Assemblée nationale, il a voulu entendre, en 2008, Karim Wade, fils de son mentor politique, Abdoulaye Wade, à l’époque président de la République sur les chantiers de l’Agence nationale pour l’Organisation de la conférence islamique. «Lorsque plus tard à l’Assemblée nationale, on m’a imposé des choses que je n’acceptais pas, j’ai dit non», lance Macky Sall aux jeunes qui l’applaudissent. A partir de ce moment, l’ancien stagiaire en géologue a décidé de prendre son destin en main. «J’ai démissionné de tout. Et de numéro 2, je suis devenu simple citoyen sans passeport diplomatique, sans rien du tout en ayant confiance en moi et aux Sénégalais pour faire entendre mon discours pour continuer à défendre les valeurs de la République», ajoute-t-il.
Même étant Premier ministre, Macky Sall dit que son seul engagement jour après jour, c’était de donner satisfaction au président de la République. Et de lui donner un bilan pour le Sénégal. «Je n’avais pas d’autres ambitions franchement», relance-t-il. Aujourd’hui, celui qui avait perdu sa bourse pour passer son doctorat en Italie, affirme: «Tu peux être le meilleur d’une promotion de Harvard (Université) et (voir) quelqu’un n’ayant même pas fait des études devenir ton patron». «On ne peut pas dire qu’on doit forcement être président. Ayez l’ambition, mais menez- la avec lucidité et foi», leur dit-il, en revanche. En tout cas, lapsus ou pas, cette partie de l’histoire de Macky Sall très applaudi fera désormais partie de l’imaginaire collectif des élèves et étudiants.
Walf Quotidien