L’incident enregistré, hier, au second jour du procès de Barthelemy Dias, est né du désaccord sur l’ordre de passage des avocats de la défense.
Certains d’entre eux qui voulaient plaider en dernier ressort ont boycotté l’audience, suivis en cela par leur client.
Les avocats de Barthélémy Dias ont estimé que les nervis encourent la plus lourde peine et par voie de conséquence, ils doivent plaider en dernier ressort. N’ayant pas trouvé un consensus entre confrères, le juge a dû intervenir pour trancher et décider que les avocats de Barthélémy Dias vont plaider en premier, sur proposition d’un membre du Conseil de l’ordre présent au procès. Voilà qui les pousse à refuser de plaider et à quitter la salle d’audience. Et ils ont été suivis dans ce sens par leur client qui a refusé de ne pas se faire assister par des conseils. Cela s’est passé, hier, au second jour du procès Barthelemy Dias, au palais de justice de Dakar. Mais au finish, l’incident a vite été clos… Dans ce dossier qui aura duré plus de cinq ans, le maire de Mermoz Sacré-Cœur est poursuivi pour «coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner», en rapport avec la mort de Ndiaga Diouf, survenue le 22 décembre 2011. Il a été mis en prison sous le régime libéral, dès les premières heures de cette histoire, avant de bénéficier d’une liberté provisoire avec l’actuel régime.
Hier au procès, un des avocats de Dias-fils, Me El Hadj Diouf, a qualifié le procès de politique. «C’est un procès dénué de preuves. Face à l’absence de preuves la personne poursuivie, ne peut pas être condamnée. On en veut à Barthélémy Dias parce qu’on cherche à le liquider». Il révèle que «pour la première fois, depuis 27 ans, je vois un procureur qui dit détenir des preuves mais dit préférer les garder. Il est allé jusqu’à inventer des preuves. De qui se moque-t-on ? Cette affaire est très sérieuse. On veut éliminer un élu du peuple. C’est de la lâcheté». Pendant ce temps, les camarades de Barthélémy Dias au Parti socialiste, situés de l’autre côté, se lèvent pour dire que la justice doit faire son travail. Me El Hadj Diouf de s’étonner de la tournure de l’audience en avançant que «depuis que j’ai prêté serment, c’est la première fois que je vois un procureur qui modifie les affaires de la justice. J’ai vu un procureur malheureux qui est décidé à servir son patron. On s’amuse avec la justice. Le procureur invente des preuves, c’est vraiment honteux». En somme, sa plaidoirie s’est presque résumée à faire le procès du parquet. «Le parquet n’est pas libre. Il est obligé parfois de défendre l’indéfendable. Il n’ose même pas qualifier les visiteurs de nervis durant tout son réquisitoire. C’est honteux! Les nervis étaient sous l’influence de la drogue avant d’être envoyés en mission et tirer sur n’importe qui», a plaidé Me Diouf qui estime que c’est une offense au tribunal de dire que l’arme a été achetée au Brésil.
WALF