Le Sénégal est toujours dans la zone rouge en matière de corruption. Il est à la 64ème place au niveau mondial et 7ème au niveau africain dans le classement de Transparency international.
En matière de transparence, des pays comme le Cap-Vert, le Rwanda, entre autres, font mieux que le pays de la Téranga. Et sans tambours ni trompettes.
Le Sénégal n’est pas encore sorti de l’ornière de la corruption, malgré le triomphalisme du gouvernement et les nombreux mécanismes de lutte contre la corruption comme l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac), la Cellule nationale de traitement de l’information financière (Centif), etc. «Le Sénégal a gagné 1 point cette année mais se trouve toujours en dessous de la moyenne mondiale qui est la zone rouge marquée par la corruption», déclare Ndongo Mané Kébé. Ce dernier qui présentait, hier, l’Indice de perception de la corruption (IPC) de cette année, rappelle qu’il y a toujours 5 pays africains qui sont au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 50. Il s’agit du Botswana, du Cap-Vert, de l’île Maurice, du Rwanda et de la Namibie.
Pour l’année 2016, l’Indice de perception de la corruption a couvert 176 pays répartis sur les cinq continents. Le Sénégal est à la 64e place au niveau mondial et 7e au niveau africain avec un score de 45. Au niveau régional, il occupe la deuxième place dans la Cedeao derrière le Cap-Vert, sur 15 pays. Dans les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), le Sénégal occupe la 1ère place.
Enseignant-chercheur et membre du Forum civil Ndongo Mané Kébé, rappelle que dans l’indice de perception de la corruption, l’élément central qui est pris en compte dans le classement, c’est plus le score que le rang. «L’indice est établi dans un continuum de 0 à 100. 0 est le niveau de corruption le plus élevé, 100, le point d’intégrité idéal», explique-t-il.
Et si la section sénégalaise de Transparency international souhaite éradiquer la corruption dans le pays, c’est parce qu’elle a une incidence négative sur le développement économique du pays. «En s’intéressant à la corrélation entre corruption et développement, Abdoulaye Seck, professeur à la faculté des Sciences économiques et de gestion de l’Ucad, a démontré, dans une étude, qu’un point de recul de l’Indice de Perception de la Corruption fait perdre 0,84 % de croissance au Sénégal. Et que, de la même manière, la constance de l’Indice de Perception de la Corruption peut être synonyme de perte de points de croissance», souligne Ndongo Mané Kébé. Qui s’empresse d’ajouter : «Il est clair que la corruption sape, par le détournement d’une partie des ressources destinées aux investissements, la qualité des politiques économiques et l’efficacité de l’action publique. Ce qui se traduit par une perte d’investissements». Et d’après lui, ce résultat peut être corroboré par la constance des pays africains qui occupent la tête du classement de l’Ipc depuis quelques années, en l’occurrence le Botswana, le Cap-Vert, le Rwanda, l’île Maurice, etc. Ces pays, à l’en croire, ont un niveau de développement relativement plus élevé comparé aux autres pays Africains.
Walf Quotidien