Devant se contenter de miettes là où 276 collègues se partagent 67 % de la cagnotte, 1 100 agents des Impôts et Domaines se braquent et annoncent une grève dans les prochains mois.
Ils continuent de fustiger le système de panier dans la distribution des avantages issus des redressements, pénalités et autres amendes infligées à des contribuables.
Le torchon brûle entre la Direction des Impôts et domaines et une partie de ses agents. Et c’est encore le partage des avantages, le fonds commun, qui est à l’origine du problème. Ces agents de la Dgid continue de dénoncer le système de panier instauré par le Top Management qui octroie une grosse partie de la cagnotte issue des redressements, pénalités et autres amendes à quelques cadres de cette régie financière pendant que le reste de la troupe, 1 100 agents, doit se contenter des restes.
A travers un communiqué de presse, parvenu à Walf Quotidien, les travailleurs lésés, membres du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale (Staf), annoncent une grève après l’expiration de leur préavis. Cela à la suite de l’échec des négociations avec la direction générale qui campe sur le maintien à tout prix du système des «paniers».
Pour le Staf, «des richissimes financiers et fonciers parmi les cadres n’ont pas intérêt à ce que la maison (La Dgid : Ndlr) soit pacifiée». Ainsi, ce syndicat entame une tournée de mobilisation ce lundi, 16 janvier, pour préparer ledit mouvement de grève. «On lutte depuis deux ans avec des gens plus forts que nous. Il y a un arrêté de la Cour suprême qui a annulé l’instruction qui a créé ce système. Mais ils refusent d’exécuter l’arrêté», confie Alassane Bâ, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’administration fiscale, joint par téléphone. «C’est un système de répartition des avantages qui divise les agents des Impôts et Domaines en deux catégories. Les 276 inspecteurs et contrôleurs s’accaparent de 67 % des avantages et les 1 100 autres, qu’ils considèrent comme des envahisseurs, se contentent du reste. Ils ont pondu une instruction signée sans problème par le ministre du Budget et qui fonctionne depuis deux ans. Nous avions écrit à la tutelle, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, une lettre de retrait pour annuler cette décision, mais il n’a pas répondu au delà des quatre mois que lui donne la loi pour le considérer comme un refus», ajoute le syndicaliste.
Des sources sûres dans cette régie financière soutiennent qu’un directeur de service aurait reçu l’année dernière 15 millions de francs Cfa au moment où des cadres, qui académiquement sont au dessus de lui, ont perçu entre 9 et 11 fois moins.
Ces avantages qui proviennent des redressements fiscaux, pénalités et autres amendes infligés aux entreprises ont toujours indisposé plus d’un. Ce système de motivation qui n’existe dans aucun pays sérieux pousse les agents du Fisc à taper fort sur certains contribuables et à chercher la petite bête partout, juste pour renflouer leur caisse de fonds commun. Un machin qui a fait qu’aucun fonctionnaire ne voulait être affecté au ministère du Plan pour éviter d’être zapper lors du partage de ce butin. Ce qui a poussé le chef de l’Etat à rattacher ce département à l’Economie et aux Finances.
En y ajoutant la sale guerre que se mènent la Dgid et le Trésor public sur certaines prérogatives de l’Etat en terme de collecte de recettes, on comprend mieux comment l’atmosphère est polluée aux Finances.
Seyni DIOP (Walf Quotidien)