CHRONIQUE DE SIDI
Après le prophète Zakaryya et le prophète Yahya, nous continuons toujours avec ces quatre piliers du gigantesque édifice de l’Islam avec Maryam. Dans le chapitre précédent, nous avons vu comment cette dernière est parvenue sous l’aile protectrice du prophète Zakaryya. Maryam est citée à de nombreuses reprises dans le Saint-Coran dont la Sourate dix-neuf porte son nom. Une grande partie de sa vie est également détaillée dans la Sourate trois (Al Imran, La famille d’Imran) du Livre-Saint. A travers son histoire, nous comprenons aussi que les faveurs du Tout-Puissant peuvent toucher homme et femme. Ceux qui pensent que la femme est prédestinée à la servitude, lisez donc l’histoire de Maryam et appréhendez la magnificence du Tout-Puissant.
Fille d’Imran, Maryam avait perdu très tôt son père qu’elle ne connut presque pas. Sa mère, Hanna, alors enceinte, avait fait des rêves représentant l’enfant qu’elle portait comme un monument devant accomplir de grandes choses. Depuis longtemps, elle avait espéré, prié pour avoir un enfant. Quand sa grossesse se précisa, elle formula le vœu de vouer l’enfant qu’elle aurait au service de Dieu. C’est cette volonté de Hanna qui mit Maryam sur le chemin du prophète Zakaryya. « Son Seigneur l’agréa alors du bon agrément, la fit croître en belle croissance. Et Il en confia la garde à Zakaryya » (Sourate 3 verset 37). Comme nous l’avons vu précédemment, le prophète Zakaryya comprit très tôt que Maryam était une femme exceptionnelle. Le verset 37 de la Sourate 3 explique qu’à chaque fois que le prophète Zakaryya partait, au retour, il trouvait Maryam avec des fruits hors saison. Et quand il lui demandait d’où est ce qu’elle trouvait ces fruits, Maryam disait qu’il s’agissait d’un cadeau de Dieu.
Maryam sous l’aile protectrice du prophète Zakaryya consacrait tout son temps à l’adoration de Dieu. Elle passait ses journées à jeûner et ses nuits à la prosternation. Maryam vivant dans cette grande dévotion et cette pure chasteté, était préparée à un destin autre que celui de toutes les autres femmes. Une phase préparatoire que confortait la présence des Anges qui venaient l’encourager dans cette voie. « (Rappelle-toi) quand les Anges dirent: «Ô Maryam, certes Allah t’a élue et purifiée; et Il t’a élue au-dessus des femmes des mondes. Ô Maryam, obéis à Ton Seigneur, prosterne-toi, et incline-toi avec ceux qui s’inclinent» (Sourate 3 versets 42 – 43). Quand le Seigneur jugea que Maryam était prête, Il lui fit une Révélation. « Quand les Anges dirent: «Ô Maryam, voilà qu’Allah t’annonce une parole de Sa part: son nom sera «Al-Masīḥ» (Le Messie), «˒Issā», fils de Maryam, illustre ici-bas comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés d’Allah» (Sourate 3 verset 45). Maryam fut grandement surprise par une telle révélation. Malgré sa dévotion, elle peinait à y croire. Elle dit: «Seigneur! Comment aurais-je un enfant, alors qu’aucun homme ne m’a touchée? ». On lui rétorqua : «C’est ainsi!» dit-Il. Allah crée ce qu’Il veut. Quand Il décide d’une chose, Il lui dit seulement: «Sois»; et elle est aussitôt » (Sourate 3 verset 47).
Conformément à la volonté de Dieu et comme annoncé par l’Ange, Maryam tomba enceinte. Mais elle avait une grande difficulté : comment expliquer aux autres ce qui s’était passé ? Les fils d’Israël croyaient à peine aux miracles. Ses craintes se confirmèrent quand son corps commença à révéler les signes d’une grossesse. Les commentaires allaient bon train. On ne parlait que de Maryam, se demandant comment elle avait pu changer. «Sœur de Hārūn, ton père n’était pas un homme de mal et ta mère n’était pas une prostituée», lui disait-on (Sourate 19 verset 28).Maryam décida alors de partir loin. Son exil la mena à Bethlehem. Avant d’y parvenir, elle sentit les premières contractions de l’enfant qu’elle portait et qui allait bientôt voir le jour. «Puis les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier, et elle dit: «Malheur à moi! Que je fusse morte avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!» (Sourate 19 verset 23). Face aux inquiétudes grandissantes de Maryam, le Seigneur vint à son secours afin de la tranquilliser. “Alors, il l’appela d’au-dessous d’elle, [lui disant:] «Ne t’afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton œil se réjouisse! Si tu vois quelqu’un d’entre les humains, dis [lui:] «Assurément, j’ai voué un jeûne au Tout Miséricordieux: je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain» (Sourate 19 versets 24-25-26).
Un homme, une histoire, une civilisation, un monde… venaient de naître… un temps venait de démarrer.
A lire chaque vendredi…
Par Sidi Lamine NIASS
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