Les magistrats retraités ne sont pas admis à l’Office national pour la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), cette nomination n’est pas conforme à la loi. C’est la position du Forum du Justiciable qui s’insurge contre la nomination de retraités à l’Ofnac, parmi lesquels l’ancien procureur spécial de la Crei, Cheikh Tidiane Mara.
Le Forum du Justiciable s’est indigné de la nomination de deux magistrats à la retraite, sur les quatre nouveaux membres de l’Office national pour la lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), nommés par décret. L’organisation dirigée par le juriste Babacar Bâ cite El Hadji Mansour Tall et Boubacar Albert Gaye. Mais en, dehors de ces deux cas répertoriés par cette structure de la société civile, une troisième personne à la retraite se trouve sur la liste des retraités recyclés à l’Ofnac, à savoir Cheikh Tidiane Mara que le décret 2016-2071 portant nomination des membres de l’Ofnac, identifie comme un «magistrat à la retraite». Interpellé sur ce cas, le président du Forum du justiciable s’inscrit dans le même sillage que ces autres cités plutôt. «C’est dans le même sac», ajoute-t-il, en faisant allusion à la nomination de l’ex-procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Cheikh Tidiane Mara, comme vice-président de l’Ofnac.
Le Forum du justiciable indique que ces retraités ne doivent pas être admis dans l’équipe dirigée par Seynabou Ndiaye Diakhaté. Ce qui serait, selon lui, une violation des dispositions de l’article 4 de la loi 2012-30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Ofnac. Ladite loi indique que «(…) les membres de l’Ofnac sont choisis parmi les magistrats, les membres de l’administration de la hiérarchie A1 ou assimilée au moins (…)». Ce qui signifie, selon Babacar Bâ et ses collaborateurs, que le législateur fait allusion aux magistrats en exercice, au regard de la disposition en question.
L’organisation considérée, par la voix de son président, indique en outre, que «le fait de choisir des magistrats à la retraite risquerait de faire prévaloir, à l’endroit de ces derniers, un sentiment de redevabilité envers le président de la République. Alors que l’Ofnac doit demeurer une autorité autonome et indépendante, gage de sa crédibilité». Elle rappelle au chef de l’Etat qu’ «à force de recaser systématiquement les retraités, il n’y aura plus d’opportunités pour les jeunes diplômés». L’Office national pour la lutte contre la fraude et la corruption est piloté par un effectif de 12 personnalités. II était de dix en 2014, c’est-à-dire cinq mois après l’installation de la première présidente de l’Ofnac, Nafy Ngom Keita, aujourd’hui, remplacée par Seynabou Ndiaye Diakhaté.
WALF Quotidien