Malgré la contestation véhémente de l’opposition, les députés de la mouvance présidentielle ont revu en hausse le nombre de députés.
L’opposition est favorable à l’instauration de députés de la Diaspora. Ce problème a d’ailleurs été abordé au cours de l’audience que président Macky Sall avait accordé à certains leaders du Front Manko Wattu Senegaal. Durant cette rencontre, les leaders de l’opposition ne s’étaient pas opposés à ce point. Ils avaient donné leur aval sur l’augmentation de 10 autres députés destinés aux Sénégalais de la diaspora. Sauf qu’en lieu et place du nombre de 10 députés annoncés, les autorités de connivence avec les députés de la majorité ont porté le nombre à 15. Ce qui va faire un total de 165 députés soit 150 députés pour les nationaux et 15 autres députés pour les Sénégalais de la diaspora. Mis devant le fait accompli hier lors de l’examen du projet de loi portant sur le Code électoral, les députés de l’opposition comme ceux des non-inscrits ont dénoncé cette situation.
Député non inscrit, Elène Tine n’a pas manqué de manifester son opposition sur l’augmentation des députés. Le pays assailli par des difficultés de toutes sortes, elle trouve que les 15 députés de la Diaspora devraient ressortir des 150. Idée également partagée par la députée Seynabou Wade. Cette responsable de Bokk Gis Gis qui est contre toute augmentation du nombre de députés estime que les 150 devraient être scindés en deux parties : 130 députés nationaux et 20 autres pour la Diaspora. Convoquant les difficultés financières dont sont les Sénégalais sont confrontés et le chômage qui frappe les jeunes, le député de Rewmi Mamadou Faye juge exorbitant l’augmentation de 15 autres élus du peuple. Coordonnateur du Parti démocratique sénégalais, Oumar Sarr a montré sa stupéfaction sur cette augmentation du nombre de députés. «Avec le président Sall, on s’était tombé d’accord sur une augmentation de 10 députés pour la diaspora et non 15», a déploré Oumar Sarr. Idem pour Mamadou Diop Decroix qui a déploré l’absence de cohérence dans la répartition des députés de la diaspora. L’actuel coordonnateur de Manko Wattu Senegaal va plus loin en dénonçant cette soudaine augmentation du nombre de députés à 165. Pour Mamadou Lamine Diallo, «l’Apr nous a habité à ce genre de calcul».
Toutefois, les députés de la majorité présidentielle ont trouvé cette mesure conforme à l’accroissement de la population, avant d’insister sur la nécessité d’élire des députés du peuple et selon le mérite, sans procéder à une stratification selon la parité ou la diaspora. Mieux, précisent-ils, «L’élection des députés de la Diaspora autorisée par le référendum répond à une volonté de prendre en compte les préoccupations des Sénégalais de l’extérieur, vu leur apport dans l’économie nationale. C’est aussi un moyen de les faire participer à la vie politique nationale et au rayonnement international du pays». Sous ce rapport, ils ont estimé nécessaire de communiquer sur la pertinence de l’élection prévue de 15 députés supplémentaires. Dans sa réponse, le ministre de l’Intérieur a rappelé l’institutionnalisation de la prise en charge de la diaspora par la Constitution, sa contribution de plus de 900 milliards de Frs Cfa par an à l’économie nationale, représentant près du tiers du budget national de 2017, ainsi que la faible part du budget consacrée à l’Assemblée nationale. Sur l’augmentation du nombre de députés, il s’est accordé sur la nécessité, en matière électorale, d’être en harmonie avec l’évolution démographique du pays. Non sans préciser qu’il n’était pas possible de prélever les 15 députés ni sur la liste proportionnelle ni sur la liste majoritaire.
WALF