L’annonce a été faite peu avant minuit, heure locale. Un nouvel exécutif formé le jour de la fin constitutionnelle du mandat du chef de l’Etat, qui entend conserver son fauteuil jusqu’à l’élection de son successeur. De notre correspondant Poly Muzalia, à Kinshasa
Parmi les nouveaux membres de l’exécutif, l’on trouve des figures de la frange de l’opposition qui ont participé au dialogue politique sous la houlette de l’Union africaine.
C’est le cas de l’ancien vice-président Azarias Ruberwa qui prend les commandes du Ministère de la décentralisation, Jean-Lucien Busa qui entre Ministère du Plan ou encore José Makila au Ministère des transports.
Globalement les ténors de la majorité conservent les portefeuilles clé. Lambert Mende reste à la communication, Alexis Tambwe à la Justice, Bahati Lukwebo à l’économie. De nouvelles figures du camp présidentiel font leur entrée au gouvernement. C’est le cas de Ramazani Shadari, nommé ministre de l’intérieur ou Shé Okitundu aux Affaires étrangères.
Une farce pour l’opposition
Etienne Tshisekedi n’a pas attendu la prise de fonction du nouveau gouvernement pour s’insurger. Selon, Joseph Kabila n’est plus le président de la RDC « Il a perdu sa légalité et sa légitimité à la tête du pays. En dépit de tous nos efforts pour trouver un compromis politique, monsieur Kabila a décidé de demeurer au pouvoir par défi. Monsieur Joseph Kabila se rend ainsi coupable de parjure et a commis une violation intentionnelle de la Constitution, constitutive de la haute trahison. En conséquence, je lance un appel solennel d’abord au peuple congolais à résister pacifiquement au coup d’Etat qui est ainsi accompli avec la bénédiction de la Cour constitutionnelle», a indiqué l’opposant.
Peu avant la fin de son mandat et la nomination du nouveau gouvernement, Kabila a fait déployer en masse les forces armées dans les principales villes du pays. Le correspondant de l’AFP, repris par rtbf.be, explique avoir entendu des rafales nourries pendant une vingtaine de minutes qui ont ensuite fait place à des tirs par intermittence jusque peu après 10H00. Dans la commune de Matuba, où le journaliste avait trouvé plus tôt les traces d’affrontements, un officier supérieur de la police lui a indiqué que ses hommes avaient fait face à des “groupes de manifestants” hostiles de cinq ou dix personnes.
WALFnet avec BBC et Rtbf