Pour la première fois, le président Yaya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, pourrait perdre l’élection présidentielle. Les premiers résultats provisoires et partiels donnent une nette avance à son principal rival Adama Barrow, le candidat de la coalition de l’opposition. En effet, selon les informations de la presse gambienne, l’opposant Adama Barrow arriverait en tête avec 36 819 suffrages, contre 9 995 voix pour le président sortant, qui brigue un cinquième mandat, et 1 149 voix pour Mama Kandeh, un ex-député du parti au pouvoir.
A Sukuta, un bastion de l’opposition de Banjul, l’affluence était importante dès l’ouverture du scrutin. A la fermeture des bureaux de vote, les électeurs de l’opposition se montraient sûrs d’avoir remporté une victoire historique.
Les quelques 700 000 électeurs qui étaient appelés aux urnes n’ont pas voté avec des bulletins de vote, mais avec des billes. Depuis mercredi soir, le réseau internet, les appels internationaux et Sms entrant et sortant étaient coupés, même si les communications à l’intérieur du pays fonctionnaient et les attroupements interdits.
La section sénégalaise d’Amnesty internationale dénonce une «parodie» d’élection et redoute un trucage et une répression. «On annonce même des coupures d’électricité au moment du dépouillement. Et ce que nous craignons pourrait bien arriver: une contestation des résultats par les candidats de l’opposition et une répression brutale et meurtrière de Yaya Jammeh», affirme Seydi Gassama.
Candidat de l’opposition, le promoteur immobilier Adama Boarrow s’est engagé à respecter scrupuleusement le mémorandum adopté par l’opposition qui prévoit la mise en place d’un gouvernement de transition pendant trois ans, en rupture avec le pouvoir sans limites de Yaya Jammeh.
Charles Gaïky DIENE (Walf Quotidien)