Le parcours du Sénégal n’est pas reluisant à la fin du programme des Omd en 2015. Selon un expert, le Sénégal est classé dans les 24 pays à faible revenu et parmi les 34 Pma avec des emplois précaires, une forte montée des inégalités… avec un déficit budgétaire, en 2014, évalué à 400 milliards.
La commission économique pour l’Afrique a présenté un bilan sommaire des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) qui seront remplacés par les Objectifs du développement durable (Odd). Ces derniers seront intégrés à l’agenda 2063 de l’Union africaine (Ua). Mais, le parcours du Sénégal n’est pas pour autant reluisant à la fin du programme des Omd en 2015.
Selon la Commission économique pour l’Afrique, «en 2014, le déficit budgétaire au Sénégal, est évalué à 400 milliards de francs Cfa, soit 5 % du Pib. Le rapport entre la dette publique totale et le Pib est passé à 47 % en 2013 puis 53 % en 2014, soit plus du double en six ans». L’organisation prévient que «le maintien de ce rythme pourrait constituer un risque dans un contexte marqué par la persistance d’un déficit budgétaire et courant».
A la fin des Omd, le taux de chômage est estimé à 13,4 % en 2015. Le manque d’emploi reste plus marqué chez les femmes. Plus d’un tiers des enfants en âge scolaire n’achève pas le cycle primaire. Le taux d’activité des femmes reste inférieur à celui des hommes. Et de fortes inégalités subsistent en ce qui concerne l’accès à la terre. Le Sénégal a ainsi la note de 1 sur 10, renseigne la Commission.
Sur la base de la présentation de l’experte à la commission, Mama Keïta, le Sénégal est encore classé dans les 24 pays à faibles revenus et parmi les 34 Pays les moins avancés (Pma), avec des emplois précaires, une forte montée des inégalités, des problèmes de qualité de l’enseignement et d’accès à la santé. Cela, même si Dimitri Sanga du Bureau sous régional pour l’Afrique de l’Ouest de la Commission souligne qu’il y a des progrès dans les domaines de l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, la santé au niveau du continent. A l’en croire, la solution est d’investir davantage dans le dividende démographique comme atout pour qu’il ne devienne pas un désastre. Une consigne que le Sénégal peine à capitaliser avec ses 62 % de la population âgés de moins de 20 ans, selon l’organisation des Nations unies pour la population. M. Sanga indique qu’il y a également les problèmes de sécurité et de mesures statistiques. Les instituts africains de statistique ont du mal à produire des informations de qualité pour assurer la formulation de projet et de programme. Le Sénégal n’a pas réussi à mettre à jour ses données sous les Omd.
Le Sénégal, comme ses voisins d’Afrique, sortirait appauvri des Omd. A en croire Dimitri Sanga, le nombre de pauvre en Afrique passe de 280 à 389 entre 1990 et 2012 parce que les revenus ont augmenté à un rythme plus lent que l’augmentation de la population.
Au finish, la Commission oriente les pays vers les Odd et l’agenda africain qui se recoupent à 90 %, selon les experts. A en croire M. Sanga, ce double agenda intègre tous les programmes d’intégration africaine, tels que le Nepad, les programmes d’infrastructure en Afrique, le programme détaillé pour l’agriculture…
Sur la problématique du financement, le Sénégal est encore dépendant. M. Sanga souligne qu’il s’agit de privilégier la mobilisation des ressources internes car l’aide au développement n’a pas développé le continent au cours de 50 ans. Et ce, à travers une bonne utilisation des ressources naturelles pour générer de la richesse au moment où les ressources naturelles au Sénégal sont menacées.
La Commission économique des nations unies pour l’Afrique, la Banque africaine de développement et la commission de l’Union africaine vont travailler avec les Etats pour la prise en compte des agenda 2063 de l’Ua et 2030 des Odd, à travers les plans nationaux de développement en mettant l’accent sur les spécificités de chaque Etat. Le Sénégal espère ne pas sortir des Odd avec un bilan mitigé en 2030.
WALF quotidien