Les dix commandements
Le prophète Moussa (PSL) avait sauvé son peuple des griffes du Pharaon. Il l’avait guidé hors d’Égypte en toute sécurité. Les fils d’Israël avaient vu leur plus cruel ennemi périr dans les eaux. Réduits à l’esclavage, considérés comme des sous-hommes, ils avaient maintenant droit à un nouvel espoir. Ils étaient des hommes libres. Le prophète Moussa (PSL) avait brisé leurs chaînes. Pour étancher leur soif, il avait fracassé avec son bâton une pierre d’où jaillir douze sources d’eau. Une pour chacune des douze tribus d’Israël. Il fit également descendre la manne céleste et les cailles qui assouvirent leur faim.
Toutefois, malgré tous ces bienfaits, le prophète Moussa (PSL), n’eut aucune reconnaissance de son peuple? Les fils d’Israël devenaient de plus en plus exigeants, eux qui n’avaient rien. Malgré les remontrances du prophète Moussa (PSL) qui leur rappelait leur condition antérieure, beaucoup d’entre eux continuaient à se plaindre. Poursuivant leur longue marche à travers le désert, les fils d’Israël arrivèrent au Mont Sinaï où le prophète Moussa (PSL) avait communiqué avec Dieu quand il . Mais, pour le refaire, il lui fallait se purifier en jeûnant. «Et Nous donnâmes à Moussa (PSL) rendez-vous pendant trente nuits, et Nous les complétâmes par dix, de sorte que le temps fixé par son Seigneur se termina au bout de quarante nuits. Et Moussa (PSL) dit à Aaron son frère: «Remplace-moi auprès de mon peuple, et agis en bien, et ne suis pas le sentier des corrupteurs» (Sourate 7 verset 142). Au bout de quarante jours de jeûne, Moussa (PSL) pu parler au Seigneur mais demanda à Le voir. «Ô mon Seigneur, montre Toi à moi pour que je Te voie!», Lui dit-il. «Tu ne Me verras pas; mais regarde le Mont : s’il tient en sa place, alors tu Me verras.» Mais lorsque son Seigneur Se manifesta au Mont, Il le pulvérisa, et Moussa (PSL) s’effondra foudroyé. Lorsqu’il se fut remis, il dit: «Gloire à Toi! A Toi je me repens; et je suis le premier des croyants» (Sourate 7 verset 143). « Et (Allah) dit: «Ô Moussa, Je t’ai préféré à tous les hommes, par Mes messages et par Ma parole. Prends donc ce que Je te donne, et sois du nombre des reconnaissants» (Sourate 7 verset 143). Dieu venait ainsi de transmettre au prophète Moussa (PSL) les dix commandements, une sorte de code civil. Avec, il devait commander son peuple et le mener vers le droit chemin, tout en adorant le Seigneur. Des recommandations qui devaient les éloigner du péché tout en les rapprochant de Dieu. Mais, pendant que le prophète Moussa (PSL) recevait le Message de Dieu, son peuple s’en était trouvait un. En effet, un homme appelé Samiri avait collecté tout ce que le peuple gardait comme or pour en faire un veau. Celui-ci avait creux qui au contact du vent laissait entendre un son. C’est ce veau d’or qu’ils firent leur dieu. C’est pourquoi à son retour parmi eux, le prophète Moussa (PSL) entra dans une colère noire et en voulut à son frère Aaron. Malgré les nombreux miracles qu’il leur avait montrés, les fils d’Israël persistaient dans le péché et rechignaient à suivre la voie indiquée par le prophète Moussa (PSL). C’est ainsi, suivant les pas du prophète Ibrahim, il va leur demander d’entrer en Palestine, de renverser ses dirigeants et ses idoles et de l’occuper. Il est rapporté que le prophète Moussa (PSL) ne trouva que deux hommes prêts à s’exécuter. On lui rétorqua que la cité est habitée par des titans qui ne feraient qu’une bouchée. On lui proposa de demander à Dieu de faire sortir les occupants de la cité afin qu’ils puissent aller l’occuper.
Exaspéré, le prophète Moussa (PSL) s’en ouvrit au Seigneur et s’en plaignit. Pour avoir longtemps demeurés dans la domination, dans l’esclavage, les fils d’Israël étaient devenus rebelles, abhorrant tout ordre établi et n’ayant aucune estime d’eux même. Toujours emprisonnés, ils aspiraient à une liberté constante. Il fut alors recommandé au prophète Moussa (PSL) d’entreprendre une autre longue marche. Quarante autres années de traversée du désert pour conjurer le complexe. En dépit de tous les miracles qu’ils avaient vus, malgré les recommandations du prophète Moussa (PSL), la longue marche qui a duré de nombreuses années et les multiples fois où ils ont été pardonnés, les fils d’Israël se montraient toujours récalcitrants et peu réceptifs du message de Dieu. Quand fatigués de parcourir le désert, ils acceptèrent de se repentir, le prophète Moussa (PSL) en choisit 70. Si le Seigneur les pardonne, cela voudrait dire qu’Il pardonne à tout le peuple. Les fils d’Israël sont véritablement un peuple béni.
La vie du prophète Moussa (PSL) est faite de nombreuses leçons de vie. Il a montré à Pharaon qu’il ne faut pas abuser du pouvoir. Il a enseigné que face à l’oppression, il faut résister. Un jour, raconte Ibn Kathir, on lui demanda s’il y avait un parmi les fils d’Israël de plus savant que lui. Il répondit que « non ». Mais Dieu lui fit comprendre qu’il ne l’était pas. Qu’il y avait quelqu’un d’autre de beaucoup plus savant que lui. Il demanda au Seigneur comment est-ce qu’il allait reconnaitre celui qu’il devait chercher. Dieu lui ordonna d’emporter avec lui poisson fumé. Il lui dit que quand le poisson aura disparu, il verra l’homme qu’il cherche. Ainsi, le prophète Moussa (PSL), accompagné d’un de ses disciples, partit à la recherche du savant. Ils arrivèrent au confluent de deux rivières et firent une pause. Mais pendant que Moussa (PSL) s’endormait, le poisson fumé échappa et disparut dans les eaux, ce que le disciple oublia de rapporter à son maître. Quand il s’en souvint, ils étaient déjà très loin. Moussa (PSL) décida de rebrousser chemin. Arrivé au même endroit, il vit quelqu’un dont l’apparence renvoyait à un homme de Dieu. Il demanda à être son disciple. Malgré la réticence de l’autre qui ne voulait pas qu’on lui pose de question Moussa (PSL) parvint à le convaincre d’être son élève. Leur aventure est contée Sourate 18 du Saint-Coran du verset 66 à verset 82:
« Moussa (PSL) lui dit: « Me permets-tu de te suivre? Tu pourras ainsi me transmettre une partie du savoir qu’on t’a enseigné. » L’autre répondit : « Tu ne pourras sûrement pas demeurer patient en ma compagnie. Comment pourrais-tu être patient en face de choses que tu ne peux comprendre? » Moussa (PSL) dit : « Si Dieu le veut, tu me trouveras patient et je ne te désobéirai d’aucune façon. » « Si tu me suis, dit l’autre, ne m’interroge sur rien tant que je ne t’en parlerai pas le premier. » Alors les deux partirent. Et après qu’ils furent montés sur un bateau, l’homme le saborda. Moussa (PSL) dit : « Est-ce pour noyer ses occupants que tu l’as sabordé? Tu as certes commis une chose monstrueuse! » L’autre répondit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais demeurer patient en ma compagnie? » Moussa (PSL) dit : « Ne me fais pas de reproches pour un oubli de ma part et ne m’impose pas de trop rudes épreuves. » Puis les deux poursuivirent leur chemin jusqu’à ce qu’ils rencontrent un jeune garçon. L’homme le tua. Alors Moussa (PSL) lui dit : « Quoi! As-tu tué un être innocent qui n’a tué personne? Tu viens certainement de commettre une chose horrible! » L’autre lui dit : « Ne t’avais-je pas dit que tu ne pourrais demeurer patient à mes côtés? » Moussa (PSL) répondit : « Si, après cela, je t’interroge sur quoi que ce soit, alors ne me garde plus en ta compagnie, et tu seras alors excusé de te séparer de moi. » Alors les deux reprirent leur chemin, jusqu’à ce qu’ils arrivent à un village habité. Ils demandèrent à manger à ses habitants, mais ceux-ci refusèrent de leur accorder l’hospitalité. Ensuite, ils y trouvèrent un mur qui était sur le point de s’écrouler; l’homme entreprit de le redresser. Alors Moussa (PSL) lui dit : « Si tu avais voulu, tu aurais bien pu réclamer un salaire pour cela. » « Ceci marque la séparation entre toi et moi », dit l’homme. « Maintenant, je vais t’apprendre l’interprétation de ce que tu n’as pu endurer avec patience. Pour ce qui est du bateau, il appartenait à de pauvres gens qui travaillaient en mer. J’ai voulu l’endommager car il y avait un roi, [au pays], qui saisissait de force tout bateau (utilisable). Quant au garçon, ses parents étaient des croyants et nous craignions qu’il ne les afflige en se montrant rebelle avec eux et en refusant de croire. Nous voulions donc que leur Seigneur leur accorde en échange un autre enfant plus pur et plus affectueux. Et quant au mur, il appartenait à deux garçons orphelins du village, et il y avait dessous un trésor leur appartenant. Leur père était un homme vertueux et ton Seigneur a voulu que tous deux atteignent leur maturité et qu’ils sortent alors eux-mêmes leur trésor [de son emplacement], par une miséricorde de ton Seigneur. Je n’ai rien fait, d’ailleurs, de ma propre initiative. Voilà l’interprétation de ce que tu n’as pu endurer avec patience. »
Ainsi, s’achève l’histoire du prophète Moussa (PSL) qui remplit sa mission faite d’innombrables enseignements. Sous son sillage, le Prophète Daouda prenait le relai.
A lire chaque vendredi…
Par Sidi Lamine NIASS