Le professeur de sociologie a tenu à marquer de sa présence la cérémonie de présentation de la version arabe du dernier ouvrage de Sidi Lamine NIASS, «L’Etranger parmi les siens». Une occasion saisie par Malick NDIAYE pour faire l’historique de la suprématie de la langue française sur toutes les autres qu’elle a trouvées au Sénégal, notamment l’arabe. Pour le président du comité d’initiatives des intellectuels du Sénégal (CIIS), l’ouvrage édité au Qatar va contribuer à une révolution au niveau de la culture et de l’intelligentsia. «Trois siècles au moins avant l’arrivée des Français, entre 1591, date de la prise de l’empire Sonrai par les Marocains, et 1895 installation de l’Afrique Occidental Français (Aof), nous pratiquions l’arabe en même temps que nos propres langues en utilisant la Djami. Quand les Français sont arrivés à la fin du 19e siècle, ils ont décrété nos langues nationales transcrites avec la Djami et l’arabe comme des langues officieuses, clandestines et marginales. Et l’une des grandes fautes de notre République en 1960, malgré ces acquis, c’est d’avoir fait de l’arabe une langue de non-savoir scientifique, marginalisée et déclarée comme nulle. Alors qu’elle a joué un rôle fondamental dans la transcription. Donc là, c’est une contre révolution. C’est pour cela que l’ouvrage de Sidi Lamine Niass qui ramène l’arabe comme moyen de culture et intellectuel, met fin à une injustice de près de trois siècles. C’est pour cela que c’est important», explique M. NDIAYE. Avant d’ajouter : «lorsque l’auteur parle d’Etranger, il veut parler en réalité pour tous ceux qui sont marginalisés en vertu de leur culture, leur savoir et leur science. Par-là, cet ouvrage est appelé à jouer un grand rôle dans le réarmement stratégique de notre pays. Non seulement du côté des Arabisants mais également pour les autres espèces de langue. Donc nous avons une situation où l’Arabe a servi de support à des cultures qui existaient avant l’arrivée de l’Islam».
WALFnet