CHRONIQUE DE MAREME
Aicha : la détresse
Comme une litanie, le message de Malick revient en boucle dans ma tête depuis hier. Est- ce vraiment fini ? Je n’arrive pas à m’y faire. La douleur est trop forte. Idrisse m’a ramené chez moi en essayant de me réconforter au maximum alors que je voulais juste disparaitre. Il disait que j’ai fait ce qu’il fallait et que je n’avais pas d’avenir avec Malick. Mais plus il parlait, plus j’avais la haine pour lui. Aller savoir pourquoi ? A un moment, je lui ai demandé de se taire ou de me laisser descendre. Il a pris la première option et quand il s’est garé devant mon immeuble, je suis sortie sans un au revoir, ni un regard vers lui. Je lui reprochais ce qui s’était passé ; mais au fond de moi, je savais que tout était de ma faute. Sur le moment, j’ai réagi sans réfléchir. Le rejet de sa mère et le stress accumulé ces derniers jours ont eu raison de moi. Maintenant que je l’ai perdu, j’ai l’impression d’avoir fait la plus grosse erreur de ma vie.
Pendant cinq ans, je me suis forgée une carapace de crocodile. Je m’étais fait ce mécanisme de défense pour me protéger émotionnellement et affectivement. Car après le traumatisme que j’avais vécu, il fallait que je vive en mode d’hyper vigilance et surtout en mode d’auto-défense. J’avais installé ce système de contrôle pour m’empêcher de percevoir des sensations et éviter d’être envahie par des émotions. Car ce sont ces émotions que nous avons de nos parents, de nos enfants ou de nos amours qui nous poussent à sacrifier une partie de nous, à accepter l’inacceptable.
Dans ma tête c’était clair, il ne fallait plus subir mais agir. Et Malick était un danger à cet équilibre. D’un seul coup, il a détruit cette barrière, ce contrôle de moi-même et de mes émotions. Avec lui je n’arrivais plus à réfléchir ni à garder mon calme. Il est ce bateau à moteur sur une eau calme qui a remué tout mon être. Alors il fallait que je m’enfuie, que je me trouve des prétextes pour fuir et retrouver ce calme, ce contrôle de moi-même et surtout cette maitrise de ma vie. La puissance de mon amour pour lui est venue d’un coup et j’ai vu le mur de Berlin s’effondrer. Tous mes prétextes ont été balayés et au lieu d’accepter cette victoire de l’amour sur moi j’ai sorti mon arsenal de guerre. Hier, tout a été détruit avec la bombe atomique que j’ai sortie, je n’ai rien laissé au passage. Il ne reste plus que les séquelles. Seulement, je ne savais pas qu’elles seraient si grandes. C’est extrêmement douloureux. Je ne peux expliquer la souffrance que je ressens, c’est comme si la vie s’est arrêtée. Il faut le vivre pour connaitre cette douleur qui te transperce le cœur, t’empêche de respirer normalement. Je n’ai ni envie de manger ni envie de boire. Je suis couchée sur mon lit depuis hier, comme si j’étais paralysée. Je veux juste oublier mais je n’y arrive pas.
Toc toc…
- Aicha, tu es là ? C’est Menoumbé. Je ne veux voir personne pensais-je. Une minute, les frappes s’intensifiaient m’obligeant à sortir de mon laxisme. J’ouvre doucement la porte et la lumière du couloir m’aveugle. Je suis dans le noir depuis hier. Je détourne rapidement les yeux et rentre dans la chambre. Qu’est-ce que se passe ici, continue mon frère d’un ton inquiétant.
- Ça va. Tu veux quoi, lui dis-je d’un ton énervé.
- Tu es folle ou quoi ? On était mort d’inquiétude depuis ce matin car ton portable est éteint et toi….
- Chi Menoumbé, je ne suis pas d’humeur…Il allume la lampe me faisant sortir sur mes gonds. Eteint-moi cette putain de lumière merde, criais-je très fort. Il ouvre grand les yeux avant de foncer sur moi en me tordant le bras.
- Damalaye nokhe légui, yawe réwo rék (je te casse la gueule toute de suite, impolie). Il me lâche, en me poussant sur le lit. Je tombe et commence à pleurer, ce con m’a fait mal au bras. Il s’éloigne de moi et lance un appel. Salut Papa…, c’est juste que son portable ne fonctionne plus…oui elle va bien, je l’ai trouvée en train de dormir…..elle est sous la douche je te la passe dès qu’elle sort. Ok à tout à l’heure. Menoumbé se retourne vers moi en m’attaquant direct
- Ils sont hyper anxieux. Ma mère ne tenait plus sur place, j’ai pris un taxi pour venir ici en vitesse. Ne nous fais plus jamais ça, c’est compris hurla-t-il. J’acquiesce silencieusement et mes larmes recommencent à tomber. Il secoue la tête et vient s’asseoir à côté de moi. Excuse-moi de t’avoir brutalisée, j’étais si inquiet Walaahi. Tu devais être à la maison depuis ce matin et c’est la première fois depuis qu’on est à Dakar que tu es injoignable, imagine notre détresse.
- Je suis désolée, dis-je d’une voix inaudible. Son portable sonne.
- Fait un effort et parle leur, sinon ils vont débarquer et à voir ta tête oh… Je me relève difficilement, prend un grand air et lui tend ma main. Le problème réglé, je me recouche et fait signe à Menoumbé de partir.
- Tu crois vraiment que je vais te quitter sans savoir ce qui se passe ? Tu es folle ? Je ne dis rien et il s’assoit à côté de moi en rajoutant, j’ai tout mon temps.
- J’ai définitivement rompu avec Malick c’est tout, maintenant laisse-moi s’il te plait.
- Que s’est-il passé ? Je ne dis rien et me recroqueville comme un fœtus. J’espère qu’il n’a pas….
- Mais non, c’est moi et je n’ai pas envie de te dire ce que j’ai fait.
- Tu vas me le dire par A ou B, d’ailleurs je vais appeler Malick, il sort son portable et commence à regarder ses contacts.
- D’accord mais surtout ne me coupe pas jusqu’à la fin sinon tu ne comprendras pas mon acte et je commence. Quand je me suis arrivé à la fin, il a pris sa bouche entre les mains et a ouvert grandement les yeux. Je ne sais pas pourquoi mais le fait de lui raconter ça comme ça, me fait davantage rendre compte que j’ai fait une énorme bêtise.
- Lahirayoo, yawe nite nga (mon Dieu, tu as tes esprits ?).
- N’en rajoute pas, je me déteste assez comme ça.
- Bilay je te wanda, bête, naïve, conne, stupide, ignorante…
- Tu as fini ?
- Poule mouillée, macaque…..
Je fonds en larme sans le faire exprès, j’ai envie de mourir.
- C’est ça, pleur de tout ton être, wallay ça ne me fait ni chaud ni froid. Ce n’est pas parce que tu as eu ce drame dans ta vie que tu crois que tu n’as pas le droit au bonheur. C’est trop. Yawe li lane la (c’est quoi ça), cria-t-il énervé avant de sortir de la chambre en claquant la porte. Je me suis sentie encore plus mal. Tu voulais le contrôle de chez contrôle, maintenant assume rèk me dit une voix. Quelques minutes plus tard Menoumbé, revient avec un air plus calme. Il fait toujours ça quand il est très remonté, il disparait jusqu’à ce qu’il se calme pour revenir. Je devrais faire comme lui à l’avenir, ça m’empêcherait de dire ou de faire des bêtises.
- Aicha Ndiaye, hé tu as déconné dé. Au fond de toi, tu sais que les prétextes que tu avances sur Malick sont faux. Seulement, il faillait que tu l’écartes de ta vie car tu as peur. Tu ne peux pas guérir si tu refuses d’affronter les démons de ton passé. Le maire a détruit ta jeunesse, ne le laisse pas détruire ta vie.
- Malick ne veut plus de moi, pas après ce que je lui ai fait.
- Il t’aime et d’un amour très fort alors si tu t’excuses, il te pardonnera.
- Sa famille était là Menoumbé et sa mère m’a dit que jamais je ne serais sa belle-fille.
- Ce n’est pas elle qui est amoureuse de toi mais son fils et du peu que je connais de Malick, il est assez responsable pour gérer ce côté.
- Mais il…
- Arrête d’essayer de jouer son rôle, arrête de réfléchir pour lui, de parler pour lui et surtout de vouloir défendre sa femme pour lui. Je le regarde, donc il sait. Pour répondre à ta question, oui je sais tout ce que tu lui reproches, il ne se passe pas trois jours sans qu’il m’appelle. En jouant la victime devant toi, ta rivale, par ce que c’est une rivale, a réussi à t’éloigner de son mari. Certes, tu n’as pas assez d’expérience de la vie ; mais il faut vraiment être bête pour croire à cent pour cent aux dires de sa rivale. Mais comme je l’ai dit à Malick, c’est juste des prétextes, tu as peur Aicha.
- Non, dis-je en me secouant la tête pour me convaincre moi-même.
- Oh que si, tu as peur et il est temps, vraiment temps que tu combats contre elle. Nous sommes venus à Dakar pour toi, nous t’avons laissé du temps pour guérir. C’était en quelque sorte une manière de te demander pardon parce que malgré ses problèmes, papa n’avait pas à te sacrifier et nous lui avons laissé faire maman et moi. Mais plus les jours passaient plus tu t’emmurais sur toi-même. Tu as fait un blocus autour de toi pour ne pas souffrir encore une fois. Je regarde Menoumbé comme si je le voyais pour la première fois. S’il avait continué ses études, il serait vraiment allé loin car il est très intelligent et surtout très regardant.
- J’ai l’impression d’écouter un psychologue professionnel.
- Lol, il s’approche de moi et me prend la main.
- Qu’est-ce que tu veux que je fasse ?
- Aicha la peur est destructrice quand tu la laisse t’envahir. Combat là comme tu as combattu pour réussir professionnellement.
- C’est pas la même chose, là je ne sais pas quoi faire.
- Justement avec l’amour il ne faut rien faire. Ouvre lui les bras, accueille l’instant présent, ressent sans te censurer, pense sans préjuger et surtout accepte ce qui ne peut être changé. Lâche prise Aicha et vit ton amour avec un grand A sans réfléchir ni te retenir.
- Wawe
- Wawe quoi ?
- Tu lis des Harlequins ?
- Shhiiippp, je ne suis pas un pédé moi. On éclate tous les deux de rire. Je me lève et le prend dans mes bras. Faut pas abuser non plus, se plaignait- t-il en me repoussant. Je lui souris et descends du lit avec plus d’enthousiasme. C’est comme si c’était une révélation, je vais vivre mon amour comme Menoumbé l’a dit, avec un grand A et advienne que pourra.
Suzanne : l’accident
J’ai passé le plus horrible weekend de ma vie. Entre la peur, l’angoisse et le regret, je ne sais pas qui primait le plus. Je n’aurai jamais dû lui laisser prendre sa voiture, pas dans cet état et surtout pas avec Abi. Dix ans que je le connais et je ne l’ai vu aussi en colère que le jour où il a rencontré celui qui avait enceinté sa sœur et même là c’était encore moindre. Personne n’a pu le calmer quand il se bagarrait avec Idrisse. Et c’est fou mais j’ai presque loué le geste de Aicha parce que ça a glacé Malick direct. Elle est audacieuse cette fille, Aicha m’étonnera toujours. Bref, je disais que je n’aurai jamais dû le laisser prendre sa voiture dans l’état où il était. Il n’a pas voulu partir avec sa femme, mais cette dernière qui était aussi en colère, lui a tenu tête. Quand sa voiture est passée devant moi avec une telle vitesse, je n’ai plus hésité. Nous avons couru mon mari et moi pour le suivre. Dix kilomètres plus loin, mon mauvais pressentiment s’est vérifié. La voiture avait fait un tonneau et les roues étaient en l’air. J’ai cru que j’allais avoir un arrêt tellement mon cœur battait vite. Mon mari a appelé une ambulance qui a tardé à venir. Abi s’est réveillée avant que celle-ci n’arrive, mais Malick refusait d’ouvrir les yeux. Jusqu’à présent, il ne l’a pas fait. Le docteur a dit qu’il a reçu un choc énorme et qu’il a été difficile de stopper son hémorragie interne. Abi, quant à elle, n’a eu que quelques égratignures, heureusement.
Depuis, on attend en priant du matin au soir. J’ai essayé de joindre à plusieurs reprises Aicha mais son portable reste éteint.
On est lundi et là je me pars au bureau l’esprit torturé. Depuis samedi, je n’ai pas dormi. Je viens juste de revenir de l’hôpital, sa famille est complétement bouleversée surtout sa mère qui a fait deux fois un malaise. Abi n’arrête pas de répéter qu’elle regrette et patati et patata. Franchement je hais cette femme.
Dès que l’ascenseur s’ouvre, je vois Aicha, les yeux larmoyants courir vers moi.
- Il est dans quel hôpital ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Elle est complétement bouleversée. Je jette un coup d’œil derrière son épaule pour voir si Daouda est arrivé, mais non.
- Qui te l’a dit Aicha, j’ai….
- Le gardien me coupa-t-elle, tout le monde le sais sauf moi. Pourquoi, cria-elle.
- Je t’ai appelé mille fois Aicha.
- Amène-moi là-bas s’il te plait. Il faut que je le voie, mon Dieu. Comment il va ? Que s’est-il passé ? Pourquoi….
- Calme toi, s’il te plait, calme toi tu…
- Comment veux-tu que je me calme hurla-t-elle, je crois qu’elle est en état de choc. Je la prends dans mes bras, elle se débat un peu mais je résiste. Finalement elle arrête et commence à pleurer très fort tout en s’agrippant à moi comme si sa vie en dépendait. Ils ont réussi à arrêter son hémorragie. Malick est quelqu’un de fort, il va s’en sortir Aicha, je te le promets lui chuchotais-je. Elle a continué à pleurer comme une madeleine jusqu’à ce que Daouda nous rejoigne. Lui aussi était très anxieux et voulait aller voir de ses propres yeux. Dans la voiture, j’ai essayé encore une fois de convaincre Aicha d’attendre au bureau sachant qu’elle allait tout droit vers une confrontation avec sa famille. Elle a refusé et n’a rien voulu entendre. Heureusement pour nous, il ne restait que 10 minutes pour les visites. Dans le couloir, il n y’avait personne à part sa petite sœur cadette. Elle a ouvert grands les yeux en voyant Aicha et s’est tournée vers moi pour secouer la tête. Est-ce que j’avais le choix moi, la confrontation était inévitable connaissant Abi. Dès que j’ai ouvert la porte Abi s’est levée d’un bond en criant.
- Comment oses – tu amener cette… La mère de Malick m’a aussi lancé un regard noir avant de se lever doucement de sa chaise avec son grand chapelet. Je tenais Aicha derrière moi comme pour constituer un écran avec une Abi en rage qui n’arrêtait pas de crier. Elle ne m’a même pas laissé placer un mot et Daouda a dû intervenir pour qu’elle ne se jette pas sur nous. Aicha en a profité pour se précipiter vers Malick qui était toujours sous oxygène.
- Ne touche pas à mon mari. Sorcière, tu ne payes rien pour attendre et toi laisse-moi passer. Billahi, vous serez tous renvoyé, hurla-t-elle en se débâtant encore de plus belle. Aicha, quant à elle, s’était agenouillé en face du lit et tenait fermement la main de Malick en lui parlant. Mère Sokhna s’est approchée d’Abi. Il a suffi que cette dernière pose son regard sur elle pour qu’Abi se taise. Je sais maintenant d’où vient le caractère impérial de Malick.
- C’est indigne de ta part de faire scandale alors que mon fils est entre la vie et la mort. Je te l’interdis, articula-t-elle. Abi balbutia quelques mots en reculant. Niaw ! Mère Sokhna se retourna vers moi. J’ai beaucoup de respect pour toi Suzanne mais tu n’aurais jamais dû amener cette fille ici. Prends-là et sortez de cette chambre et ne revenez plus, conclut-elle. De tout le temps qu’elle a parlé, elle n’a pas regardé vers Aicha juste pointer un doigt vers elle.
- Suzanne, il bouge ses doigts dit à peine Aicha, bien assez pour que tout le monde l’entende. Nous accourons tous vers Malick qui commence à bouger ses paupières aussi, comme s’il luttait pour les ouvrir.
- Mon Dieu, il se réveille, dit tante Sokhna hilare. Abi en profite pour s’échapper des bras de Daouda et tirer Aicha violement par les cheveux. Nous nous dépêchons de les séparer, je crois qu’Abi a pété un câble.
- Veuillez les sortir toutes les deux et appelez le docteur, dit mère Sokhna en s’approchant de son fils sans jeter un regard vers nous. Comme Abi est de forte corpulence, je la laisse à Daouda qui a beaucoup de peine à la faire sortir vu comment elle se débat. Aicha me suit docilement tout en regardant vers Malick qui avait maintenant les yeux complétement ouverts. Dès que la porte se referme, elle attaque encore Aicha.
- Si je t’attrape, tu vas regretter le jour où tu es née. Aicha la regarde avec dédain avant de se tourner vers moi.
- S’il y a du mieux tu me le dis s’il te plait Su….
- Elle ne te dira rien, yaw laisse mon mari tranquille. Aicha ne la regarde même pas et tourne les talons. Abi continue de l’insulter et à se débattre. Waw, c’est la première fois que je la vois aussi en colère, heureusement pour elle qu’Aicha ne la suit pas dans ses bêtises. Mais avant qu’elle ne tourne vers le couloir, je la vois revenir sur ss pas en pointant le doigtvers Abi.
- Je veux juste éclaircir un point avec toi Abi. Commence à te mettre dans la tête que moi Aicha Ndiaye, je serai la femme de ton mari. Silence total, je ne suis pas la seule à être surprise. La guerre est déclarée.
Trois jours passèrent difficilement. Abi a sorti tout le côté obscur qu’elle avait. Je peux comprendre qu’elle puisse interdire l’accès à Aicha, mais avec moi elle n’en avait pas le droit. Elle fermait à clé la chambre et ne faisait entrer que les personnes qui la convenaient. J’étais sidérée et en souffrait énormément. Quant à Aicha, je n’en parle même pas. Elle était comme une loque de terre. J’avais vraiment pitié d’elle. Heureusement qu’il y avait Mouha qui venait tous les jours aux nouvelles et dans les vidéos qu’il nous montrait Malick se rétablissait chaque jour un peu plus. Aicha comme Moi, on aurait pu faire scandale mais la santé de Malick primait sur tout.
J’étais au bureau en train de rassembler quelques dossiers de Malick qui urgeaient. Je ne savais pas quoi en faire mais il fallait juste que je les rassemble. Mouha est entré, le sourire aux lèvres.
- Aller suit moi, il y a quelqu’un qui te demande. Je ne me suis fait pas attendre.
- Et Abi ? Je te jure qu’elle va me le payer.
- Ne t’inquiète pas pour elle, le chien enragé reste toujours calme devant son maitre. Tu connais mon ami, si elle ne fait pas attention, c’est elle-même qui va sortir de la chambre. J’applaudis comme une enfant.
Quand je suis arrivée, la porte n’était pas fermée à clé comme d’habitude. Mais Abi y était toujours assise au fond, les jambes et les bras croisés. Je l’ai zappée et je suis juste allée prendre Malick dans mes bras.
- Tu nous as foutu la trouille de notre vie, ne me fais plus jamais ça.
- D’accord ma belle, dit- il en souriant. Plus de peur que de mal. Sinon, je voudrais que tu m’amènes les dossiers qui urgent. Dis aussi à M. Dansokho de venir me voir le plus tôt possible.
- Chéri, tu n’as pas entendu ce que le docteur a dit. Tu….
- Je sais parfaitement ce qu’il a dit et s’il te plaît rentre à la maison. Les enfants doivent être hyper inquiets de ne voir aucun de leurs parents à la maison.
- Mais…
- Il n y a pas de mais merci d’être restée Abi. S’il te plaît vas-y, dit- il en la regardant droit dans les yeux. Je l’entends rouspéter avant de sortir en claquant la porte.
- C’est officiel, je déteste ta femme. Tu sais qu’elle m’a refusé l’accès total de ta chambre.
Il rit mais difficilement.
- Par contre, elle a raison, tu devrais attendre au moins une semaine Malick avant de reprendre le boulot. Ca fait à peine une semaine.
- Je ne reprends pas, je délègue. Aller, vas-y et fais vite. Je saute du lit et me dirige vers la porte et c’est là que je me suis souvenue d’Aicha. Je me retourne doucement vers lui, ne sachant par où commencer.
- S’il te plait, je n’ai pas envie de parler d’elle, dit- il en me lançant son regard de braise et un rictus amer à la bouche. Il est vraiment en colère contre elle. Peut- être dans une semaine, ça va lui passer. Mais je ne peux m’empêcher de lui lancer en ouvrant la porte :
- Elle t’aime Malick et je crois que cette fois elle a compris.
- Tant pis pour elle, j’ai tourné la page.
- Si tu voyais comme elle a maigri, elle s’inquiète vraiment. Donne-lui une seconde chance, c’était juste un truc gamin…
- Suzanne, il est certes vrai qu’avant d’être mon employé, tu es d’abord mon amie alors respecte mon choix. Je ne veux pas d’une femme aussi indécise et irresponsable dans la vie. Pour moi Aicha, c’est du passé et je ne veux plus revenir là-dessus. Est-ce que je me suis bien assez fait comprendre. J’ai juste acquiescé de la tête avant de sortir. Quand il est dans cet état, vaut mieux ne pas insister.
A l’entrée, Aicha guettait ma venue, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Ça me fait vraiment mal de la voir ainsi torturée.
- Il ne veut pas te voir, Aicha. Je suis désolée.
- Comment il va ?
- Il récupère. Donne-lui du temps.
- Je veux juste le voir.
- Tu es allée trop loin Aicha, il ne veut plus de cette relation destructrice que tu as, toi-même, formatée.
- Il faudra qu’il me le dise en face pour que je l’accepte.
- Aicha n’insiste pas, laisse lui le temps. Toi aussi qu’est ce qui t’ai passé par la tête.
- Nous faisons tous des erreurs Suzanne et ce qui est important c’est de ne pas les reconnaitre, ce qui n’est pas mon cas. J’ai fait la plus grosse bourde de ma vie et je suis en train de subir les conséquences lourdement. Par contre, il est hors de question que je laisse tomber, finit-elle en essuyant une larme. Elle est à bout et ça se comprend mais pour l’instant, il n’est pas indiqué qu’elle le voit. Malick n’a pas encore digéré alors il faut qu’elle patiente.
- Ecoute sa femme est toujours dans les parages donc même si tu y vas, tu ne pourras pas le voir. Donc je te propose de rester à mon écoute, je te fais signe dès que la voie est libre, d’accord ? Elle me sourit grandement avec un espoir dans les yeux en acquiesçant.
Les jours suivants, Malick allait de mieux en mieux et commençait déjà à rouspéter qu’il en avait marre de l’hosto. Abi venait les soirs et je faisais tout pour qu’on ne se croise pas. Je voulais dire à Aicha qu’elle avait champ libre le matin mais j’ai encore attendu un peu. Plus je lui faisais attendre, plus il y avait une chance qu’ils se jettent dans les bras l’un à l’autre quand ils se verront. Donc je montrais à Aicha des vidéos de Malick debout ou en train de parler au téléphone, pour calmer son anxiété. Et pour Malick, j’appelais des fois Aicha devant lui et à chaque fois je voyais qu’il tendait l’oreille. Le dimanche, je suis allée le voir avec mes enfants et mon mari. J’y ai trouvé toute sa famille. Ses enfants étaient couchés de part et d’autre sur lui et mère Sokhna n’arrêtait pas de rechigner en les poussant. Il y avait aussi ses sœurs et la maman d’Abi qui m’a froidement saluée. A un moment, un homme est venu le voir. Il s’appelait Menoumbé. Quand il a prononcé ce nom, j’ai tout de suite compris que c’était le frère d’Aicha. Il se ressemble beaucoup. A un moment le gars lui passe ses parents et je vois Malick leur parlait avec beaucoup de gentillesse. On voyait que le frère d’Aicha était gêné mais il est resté quand même cinq minutes avant de prendre congé et de promettre de revenir. Je suis sûr qu’il aurait voulu lui parler de sa sœur mais impossible.
Dès que je suis sortie de l’hôpital, j’ai appelé Aicha pour lui dire que la voie était libre et qu’elle pouvait venir demain à la première heure à l’hôpital. Quand j’ai raccroché, mon mari m’a lancé un regard interrogatif.
- Tu crois qu’il va la pardonner ?
- J’en suis sûre parce que le gars de tout à l’heure était le frère de Aicha.
- Et ?
- Premièrement, Malick a bien reçu le frère d’Aicha en le présentant comme un bon ami. Deuxièmement, c’est lui-même qui a demandé à parler avec ses parents. Un homme qui ne veut plus d’une relation n’essaye pas de garder contacts avec la famille de son ex. Ce qu’il vient de faire prouve nettement qu’au fond, il garde espoir qu’Aicha va lui revenir. Là je suis sûre à 100 % que s’ils se voient, ils vont se réconcilier. Ça fait deux semaines et je sais que Malick est en manque d’Aicha.
- Tu devrais ouvrir une agence matrimoniale, dit Laye sourire aux lèvres.
- Oui j’y pense, répondis- je. Nous éclatons de rire en même temps.
Malick : la décision
J’entends quelqu’un frapper, je me relève difficilement du lit, encore une nuit blanche à penser à cette satané fille, shim. Ça doit être Suzanne qui m’amène mes dossiers. Je regarde ma montre, il est à peine huit heures et demi, elle est bien matinale. Je réajuste mon drap et dis : entrez. Je vois le poignet de la porte descendre doucement et s’ouvrir au ralenti. Je tends le cou et vois Aicha, qui hésite à faire un pas avec son visage d’ange. Vous vouliez voir le visage attaché. Je prends la télécommande et allume la télé.
- Bonjour dit- elle à voix basse. Je ne dis rien et ne la regarde pas mais je la sens s’approcher. Comment tu te sens aujourd’hui?
- Qu’est ce vous me voulez Mademoiselle Ndiaye, vous…J’arrête de parler quand je tourne la tête et tombe sur the sexy girl en personne. Je tombe des nues. Aicha porte une robe noire moulante qui lui arrive à peine aux genoux. C’est la première fois qu’elle porte une tenue qui dévoile ses jambes. Oh qu’elles sont belles et cette poitrine oh. Je ne peux m’empêcher de la détailler de la tête au pied. Si elle est venue pour me séduire, elle a réussi. Une vraie tenue de guerre, tous les poils de mon corps se sont hérissés d’un coup. Je n’ai aucune chance parce que là, elle me tient. Elle a un peu maigri. Les paroles de Suzanne me reviennent : « si tu la voyais, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même ». Ne faiblit pas, ne faiblit pas, ne faiblit pas, me répète la voix de la raison. Tu as oublié ce qu’elle a fait continue-t-elle ?
- Tu m’as manqué, dit-elle en s’approchant de moi dans une démarche endiablée. Les battements mon cœur s’accélèrent, résiste mec me dit encore la voix.
- Stop, ne vous approchez surtout pas de moi. Et à l’avenir je vous serai gré de ne plus me tu…tu… tutoyer, bégayais- je.
- Je suis si heureuse de voir que tu vas mieux, j’étais tellement inquiète dit-elle, faisant fi de ce que je viens de dire. Mais où est passée Aicha, la timide, l’orgueilleuse. Elle continue de faire son avancée doucement. Qu’est-ce que tu attends pour la repousser, ne soit pas faible toi aussi, dit encore la voix qui commence d’ailleurs à m’agacer.
- J’ai tourné la page, Aicha criais-je pour me convaincre moi-même. Maintenant si vous voulez bien m’excuser, le journal commence. Je tourne difficilement la tête et augmente le volume de la télé. Il ne faut surtout pas que je la regarde sinon je risque de céder. Quand elle s’assoit sur le lit, je sursaute et la regarde avec mépris. C’est là que je vois qu’elle pleure et que sa lèvre inférieure tremble.
- J’ai eu si peur pour toi, mon Dieu. Elle soulève ma main et y dépose une bise qui me fait frissonner. Ses larmes continuent de couler et je vois tellement de tendresse dans ses yeux que je fonds. Comment pourrais-je résister face à ça ?
- Franchement Aicha, tu ne sais pas ce que tu veux. Je suis fatigué de toutes ces disputes, je n’en peux plus. Elle s’approche encore plus de moi et me prend la joue, je ferme les yeux sans le faire exprès. Je sens mes dernières défenses disparaitre.
- Je t’aime tellement Malick, pardonne moi pour mon geste irréfléchi, dit-elle avec une infinie douceur.
- Je ne sais pas, je…elle se couche sur ma poitrine et enroule délicatement ses petites mains autour de ma taille. Je reste immobile ne sachant quoi faire car je m’attendais à tout venant d’elle sauf à ce qu’elle se jette dans mes bras. Finalement, mon accident a eu quelque chose de bon. A mon tour, j’enroule mes mains autour d’elle en la soulevant un peu pour mieux la prendre dans mes bras.
- J’ai cru que je t’avais perdu et ça m’a fait comprendre à quel point je t’aime et que je ne peux pas vivre sans toi. C’est au-dessus de mes forces.
- Aicha, quand on aime vraiment quelqu’un, il faut être capable de se battre pour le garder. Toi, tu fuis au moindre problème et surtout tu n’as aucune confiance en moi.
- Je te jure que je ne fuirai plus.
- J’ai voulu être patient mais ce que tu as fait est impardonnable.
- Si tu m’aimes tu peux passer au-dessus de cette bêtise.
- Je t’aime toujours mais je n’ai plus la force de me battre contre tes caprices de gamines. Cette relation me fait plus de mal que de bien.
- Donne-moi une deuxième chance, dit- elle en glissant sa main sur ma robe de chambre. Je sens mes dernières défenses partir.
- Tu ne sais pas ce que tu veux Aicha.
- C’est toi que je veux Malick KANE ;
- Prouve le moi. Elle se relève doucement de ma poitrine et me regarde droit dans les yeux.
- Epouse-moi. Surpris, je pose mes mains entre ses joues, son visage était trop proche de moi. Elle avait mis un rouge à lèvre rose qui rendait encore plus appétissant sa bouche. Qui a embrassé qui en premier, je ne saurais le dire. J’ai juste arrêté de résister, de réfléchir… Elle glisse ses mains sur ma chemise de nuit et moi j’en profite pour la serrer encore plus contre ma poitrine. Dans cette tenue si sexy, ce maquillage si fin, ses cheveux tombant sur les épaules, elle était juste à croquer. J’étais comme un lion qui n’avait pas mangé depuis un mois. Sa peau si douce et son corps tremblant de désir contre moi m’ont fait perdre toutes mes défenses. Je voulais arrêter mais je n’y arrivais pas. Ma main explorait tout son corps, j’étais en feu. J’ai commencé à glisser ma main sous sa robe et à parcourir son cou de ma bouche en descendant.
- Malick….
- Hum….
- S’il te plait Malick, chuchote-t-elle d’une voix tremblante, ce qui me fait revenir à la réalité. Je me relève et recule de mon maximum en essayant de ramener ma respiration à la normale. Elle réajuste sa robe et se lève à son tour du lit. Je m’approche encore d’elle, prend son visage entre les mains pour qu’elle me regarde droit dans les yeux.
- Je ne veux pas attendre un jour de plus Aicha sinon tu vas encore changer d’avis. Elle sourit, recule en prenant son sac pour sortir son portable. Je la regarde composer un numéro. Qu’est-ce qu’elle fait ?
- Bonjour Papa, dit- elle en me faisant un clin d’œil. Voilà, il y a Malick qui veut te demander ma main. Il dit qu’il veut m’épouser le plutôt possible et je suis d’accord. J’ouvre grand les yeux, non elle blague. Il est juste là, je te le passe, conclut-elle en me tendant le téléphone toujours avec ce sourire dans les yeux. Cette fille n’arrêtera pas de me surprendre. Mais où est passé ma Aicha ?
- Allo ? Je sursaute, en tendant l’oreille. Il y a quelqu’un ?
- Heu, oui, c’est moi Malick.
- Salamou aleykoum mon fils.
- Moualeykoum salam.
- Je suis heureux de la nouvelle machallah. Je vais aviser l’imam du quartier tout de suite. Tu le veux à quelle heure exactement ? Je détache le portable de mon oreille pour le regarder. Haye.
- Vous vous vous voulez que cela se fasse aujourd’hui ?
- Cela dépend de toi mon fils. Lou bakh kène douka yagal (on ne renvoie pas ce qui est bien). En plus ce n’est plus sûr avec vous les jeunes d’aujourd’hui. Aller savoir ce que tu fais avec ma fille. Je souris en pensant à ce qui s’est passé tout à l’heure.
Nous avons encore parlé quelques minutes et le tour était joué. Quand j’ai raccroché, j’ai pris Aicha dans mes bras et je l’ai serrée très fort. J’avais l’impression que mon cœur allait exploser de joie. Ma poitrine a commencé à me faire mal et j’ai vite fait d’aller me recoucher. Je ne suis pas aussi guéri que je le pense. J’ai laissé une place à Aicha et enlacé nous avons commencé à planifier notre avenir tout heureux. J’ai appelé deux de mes oncles et Mouhamed. Ensuite nous sommes restés ensemble jusqu’à l’arrivée de Suzanne. Quand je lui dis la nouvelle, elle a sauté dans toute la chambre provoquant des fous rires. C’est là que ma mère est entrée, zut. Elle a regardé Aicha avec tellement de mépris que j’ai spontanément resserré mon étreinte sur elle.
- Bonjour mère Sokhna, nous partions déjà, dit Suzanne en tirant sur la main d’Aicha qui se dépêche de réajuster sa robe et de porter ses chaussures.
- Attendez, dis-je. Je me tourne vers ma mère qui continue de dévisager Aicha avec méchanceté. Arrête de regarder ma femme comme ça, lui lançais- je. Oui tu m’as bien entendu, je l’épouse dès ce soir et il est temps que vous fassiez connaissance. Cette fois, elle ouvre la bouche, nous regarde à tour de rôle avant d’aller s’asseoir sur le fauteuil et de tourner la tête vers la fenêtre. Je t’appelle tout à l’heure, lance-je à Aicha. Je t’aime, ajoutais-je voyant le visage de détresse qu’elle me lance. Suzanne lui tire la main et elles sortent rapidement de la chambre.
- A nous deux maintenant mère. Elle se lève et vient me faire face, les mains sur les hanches en position de guerre.
- Jamais, je dis bien jamais je ne cautionnerais ce mariage. Cette fille ne sera jamais de jamais ma belle-fille. Si elle t’a marabouté, je réussirais à te désenvouter. J’éclate de rire à ces dernières paroles. Ça, c’est ma mère, bilaye.
- Si Aicha m’a marabouté, je ne sais pas ce que tu as fait à papa. Bouddhisme, vaudou, maraboutage et sorcellerie tout y est.
- Douma sa morom dé yébaté (je ne suis pas ton égal impoli). J’éclate encore de rire et tire sa main pour qu’elle s’asseye à côté de moi.
- Chi maman, tu ne vas pas le nier que papa était fou de toi, complétement hypnotisé. Ses parents ont tout fait pour qu’il épouse une deuxième femme venant de sa famille et il a refusé jusqu’à se mettre en froid avec eux. Alors ne viens pas me parler de maraboutage quand il s’agit d’amour dans le vrai sens du mot. Tu l’as bien vécu pour le savoir.
- N’empêche je ne veux pas d’une fille aussi frivole que cette Aicha là….
- Elle n’est pas frivole et je t’interdis de lui manquer de respect, coupais-je.
- Elle est frivole, j’ai dit. Vous faites l’amour dans les toilettes et ce au vu et au su de tout le monde. Et une minute plus tard, elle embrasse un autre homme devant nous tous. Regarde-moi ce qu’elle porte aujourd’hui, non Malick ouvre les yeux, cette fille n’est pas digne d’être la mère de tes enfants. Nous avons la noblesse dans le sang et tu n’as pas le droit de gâter notre lignée familiale en épousant une pute, lance-t-elle théâtralement. Je sens la moutarde me monter et si je ne me calme pas ça va exploser. Je me tais une longue minute avant de reprendre la parole.
- J’ai toujours eu beaucoup de respect pour toi mère et je n’ai jamais fait ou dit quelque chose pour te blesser ou te nuire. Aicha est une bonne femme, intègre et loin de la frivolité. Nous n’avons jamais fait l’amour. Abi est une manipulatrice professionnelle et est prête à tout pour que ce mariage n’aboutisse pas. J’ai 41 ans, je dirige l’une des plus grands cabinets d’avocat dans le monde alors je sais ce que je fais. Je ne juge pas la noblesse à travers le sang ou l’apparence mais seulement à travers les actes. Et ce qu’elle m’a montré depuis le début me suffit largement. En disant cela, tu insultes mon intelligence et mon discernement. Je ne suis pas un gamin qu’on peut berner et tes paroles sont blessantes.
- Je suis désolée mon fils si je t’ai blessé mais je n’ai dit que ce que les autres pensent et…
- Depuis que tu me connais, tu dois savoir que je m’en fiche du qu’en dira-t-on. Ecoute mère, je ne t’ai jamais demandé un service ni rien du tout mais si tu tiens à mon bonheur et si ton amour pour moi est sincère alors accepte ce mariage. Car je te le dis tout de suite, sans elle, ma vie n’a pas d’importance. Elle me regarde un moment comme pour réfléchir avant d’ajouter.
- A ce point.
- Plus ce que tu ne peux imaginer. Aujourd’hui, elle est ma raison de vivre.
- Alors je me résigne et espère du plus profond de mon cœur que tu as fait le bon choix. De toute façon, je te connais, quand tu prends une décision rien ni personne ne peux te faire changer d’avis. Je souris et la prend dans mes bras. Maintenant plus rien ne peux m’empêcher d’épouser la femme de ma vie, mon âme sœur.
A lire tous les lundis…
Par Madame Ndèye Marème DIOP
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