Alors que Le NIC prévoit que « de nouvelles technologies de ressources pourront améliorer la gestion de l’eau en accroissant l’efficacité de la désalinisation et de l’irrigation », le CAVIE tire la sonnette d’alarme sur les risques liés à la pénurie d’eau douce tout en indiquant que la coopération interétatique en matière d’eau pourrait servir de source d’énergie à l’unité africaine.
Dès le début de la décennie 2000, le président des Etats-Unis a entrepris d’entamer son mandat en prenant connaissance du « Global Trends », un rapport de prospective signé par le National Intelligence Council (NIC) de la Central Intelligence Agency (CIA). NIC est la cellule de veille et d’intelligence économique des services de renseignements des Etats-Unis d’Amérique. Le but de ce rapport est d’aider le chef de la Maison blanche et l’ensemble des décideurs économiques et politiques étatsuniens à anticiper les principales mutations à venir dans les champs économique, industriel, commercial, technologiques ou scientifique. Cette anticipation s’opère à travers la création de normes, les innovations à caractère concurrentiel et les négociations internationales.
Depuis le début de la décennie 2000, la place de l’Afrique n’a cessé de croître dans les radars des analystes du NIC, même si le continent relève encore de ce qu’ils continuent d’appeler « tiers monde » … Si la pertinence de certaines conclusions de la cellule américaine est indiscutable, d’autres relèvent de la pure théorie. Cette situation oblige désormais le Centre Africain de Veille et d’Intelligence Economique (CAVIE) à rectifier le tir au profit des décideurs africains à travers des notes de synthèse ou des rapports complets. Il en va ainsi du thème si crucial de l’eau sur le continent africain en 2030. Que dit la CIA ? Qu’en sera-t-il selon le CAVIE ? Petite synthèse.
Le NIC prévoit que « de nouvelles technologies de ressources pourront améliorer la gestion de l’eau en accroissant l’efficacité de la désalinisation et de l’irrigation. Elles s’avéreront aussi utiles pour accroitre la qualité d’énergie, grâce non seulement au succès des techniques de fracturation hydrauliques pour l’extraction de pétrole et de gaz naturel, mais également aux sources d’énergie alternatives comme l’énergie solaire et éolienne ou les biocarburants ». Cela est « VRAI, MAIS… Le véritable challenge restera celui des infrastructures », affirme le CAVIE qui entend sensibiliser les Etats africains sur les enjeux futurs de l’eau et l’usage des technologies comme solution au problème.
Le Centre africain rappelle que « 90 millions de bouteilles d’eau, en moyenne, sont produites par an et par pays, en Afrique centrale et de l’Ouest, un chiffre qui devrait tripler d’ici 2030 » d’après les estimations de Knowdys Consulting Group. Cette année-là, la moitié des ménages africains auront des revenus annuels supérieurs à 5 500 dollars et des exigences toujours plus importantes pour une meilleure qualité de l’eau. Le CAVIE table sur le fait que l’eau minérale continuera à coûter aussi cher que l’essence, voire plus. En 2030, encouragée par le lobby de l’eau minérale, la privatisation de l’eau de consommation courante laissera sur le bas-côté des millions de personnes qui pourront se soulever si rien n’est fait par les Etats. Les agriculteurs et les éleveurs, relèvent les analystes du CAVIE, constitueront une autre paire de manche, tout aussi explosive au regard des besoins en eau.
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