Le gouvernement du président gabonais Ali Bongo Ondimba a lancé mercredi une sévère mise en garde à l’opposant Jean Ping, le rendant d’avance responsable des “nouvelles violences” qui “se préparent” à l’approche de la date cruciale de vendredi.
C’est en effet d’ici à vendredi que la Cour constitutionnelle doit en principe se prononcer sur le recours de Jean Ping contre la réélection d’Ali Bongo Ondimba, dont l’annonce de la victoire le 31 août avait provoqué des émeutes meurtrières et des pillages massifs, à Libreville et dans plusieurs villes de province.
“Des éléments indiquent que de nouvelles violences se préparent”, a déclaré le porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze lors d’une conférence de presse.
“Lors de réunions dans des QG politiques, principalement dans un QG, des cellules de coordination sont mises en place pour organiser de petites groupes de guérilla, à Libreville, Lambaréné, Oyem, Port-Gentil”, a ajouté le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya.
Selon lui, ces cellules doivent “semer le désordre” au moment de la proclamation des résultats si la Cour désavoue Jean Ping.
“Nous sommes en train de démanteler tout ce réseau”, a poursuivi le ministre prévoyant un renforcement des mesures de sécurité (contrôles, surveillance des commerces…) sans aller jusqu’au couvre-feu.
Il a demandé aux Gabonais d’éviter dans les jours qui viennent “les attroupements qui paraissent armés ou non armés”.
“Nous constatons que ce processus démocratique tend à se transformer en processus insurrectionnel militaire (…) pour tenter de déstabiliser les institutions démocratiquement choisies”, a insisté le ministre de la Défense Mathias Otounga Ossibadjouo, faisant observer qu’il sortait exceptionnellement de son silence.
“Nous ne sommes pas dans un état d’esprit tel que nous arrêterons Jean Ping. Mais s’il franchit la ligne rouge, il sera arrêté”, a prévenu le porte-parole du gouvernement en réponse à une question.
La veille, le président gabonais Ali Bongo Ondimba s’est redit “prêt à rencontrer” son rival Jean Ping, qui s’est proclamé élu au scrutin présidentiel du 27 août “afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort” du fait de la crise post-électorale.
AFP