La police congolaise a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants réclamant la démission du président Joseph Kabila, ce lundi, à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo.
Les manifestants ont érigé des barricades sur des artères de la ville et ont incendié des voitures sur l’une des principales routes.
La police les a empêchés de se rendre au siège de la commission électorale pour réclamer à ses responsables un calendrier électoral précis.
Les cours n’ont pas eu lieu ce lundi, dans plusieurs écoles de la capitale, où de nombreux magasins sont fermés.
L’opposition accuse Joseph Kabila de retarder l’organisation de l’élection présidentielle, afin de rester au pouvoir au-delà de la durée de son second mandat.
Ce lundi, la commission électorale nationale devait annoncer une date pour le scrutin présidentiel, qui devait se tenir en novembre prochain, selon le calendrier électoral.
Selon les dirigeants de cette commission et les autorités gouvernementales, le scrutin présidentiel sera probablement retardé en raison des difficultés à l’organiser avant la fin de cette année.
Un « dialogue national » sur l’organisation des élections présidentielle et locales se tient depuis début septembre, à Kinshasa, mais il est boycotté par la plupart des leaders de l’opposition.
Les opposants participant à ce forum ont trouvé avec la majorité présidentielle un accord autorisant la tenue du scrutin présidentiel et des élections locales à une même date, qui reste à préciser.
Le second mandat du président Joseph Kabila va expirer le 20 décembre prochain.
Le chef de l’Etat n’est pas autorisé par la Constitution actuelle à briguer un nouveau mandat.
La commission électorale nationale ayant demandé à la Cour constitutionnelle de constater que l’élection présidentielle ne pourra pas se tenir dans le délai prévu par la Constitution.
Un « accord politique »
Des représentants de la majorité présidentielle, de la société civile et d’une partie de l’opposition menée par Vital Kamerhe participent au « dialogue national » dirigé par l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, émissaire de l’Union africaine.
Ce dialogue doit être conclu par un « accord politique » et la formation d’un gouvernement de transition chargé de conduire le pays vers de nouvelles élections.
Les observateurs se demandent quelle légitimité aura le futur accord, sans la participation d’une partie de l’opposition.
BBC